‘’Il n’y a pas un cas Aïssata Tall Sall au Ps’’
La cinquième session du Bureau politique du Parti socialiste convoquée aujourd’hui, se tient dans un contexte de pré-campagne au référendum du 20 mars prochain. Une question qui ne fait pas l’unanimité au sein du parti d’Ousmane Tanor Dieng. Mais pour le Secrétaire permanent du Ps, il n’y a aucun malaise dans son parti. Cheikh Seye précise aussi qu’il n’existe pas de cas Aïssata Tall Sall, comme le pensent certains. Entretien.
Le Parti socialiste tient aujourd’hui son Bureau politique. Quels sont les sujets qui y seront évoqués ?
La session du Bureau politique de demain (NDLR : aujourd’hui) portera sur deux points. Le premier c’est sur le partage des textes fondamentaux du parti qui ont été revus à la lumière des réformes adoptée par le 15ème congrès ordinaire. Ce travail va être présenté par notre camarade Mamadou Faye qui est le président de la Commission d’harmonisation créée à cet effet. Ça c’est le premier point.
Le deuxième point de l’ordre du jour concerne la question principale d’actualité et qui occupe actuellement l’ensemble des discussions. C’est la question référendaire et le projet de révision constitutionnelle. Le Bureau politique se réunira donc autour de ces deux points avec l’ensemble de ses membres. En dehors du Congrès et du Comité central du parti, le Bureau politique est une instance de décision comme le Secrétariat exécutif national (Sen). C’est d’ailleurs après la réunion du Sen que le Bp se réunit en session pour échanger sur différents sujets qui intéressent le parti et le pays.
La question du référendum ne fait pas l’unanimité au sein du Ps où les avis sont partagés. Comment comptez-vous gérer les divergences ?
Le Secrétaire général du parti l’a expliqué récemment. C’est très normal qu’il y ait cette divergence. Nous sommes en démocratie, et nous sommes un parti démocratique. Il est très normal qu’il y ait souvent des points de vue différents sur certaines questions. L’essentiel est qu’au terme des échanges, comme le stipulent les textes du parti, qu’une majorité se dégage de manière consensuelle sur une position qui sera adoptée par le parti.
Mais comment analysez-vous la posture de Khalifa Sall?
Je ne fais que la constater, comme tout le monde. Je suis le Secrétaire permanent du parti, je n’ai pas de position personnelle par rapport à sa posture. Tout ce que je puis vous dire, c’est que la position du parti est la mienne.
Selon le maire de Médina, Bamba Fall, la coalition Taxawu Dakar battra compagne pour le NON. Quel commentaire cela vous inspire?
Comme il parle de coalition, cela ne nous regarde pas. Nous sommes un parti, nous ne sommes pas une association ou un mouvement de soutien. Ce qu’il dit, il l’a précisé, n’engage que lui. Cela n’engage pas le parti. Nous, ce qui nous concerne, c’est la position du parti.
Est-ce que le Bureau politique du parti va se pencher sur ces divergences entre différents responsables socialistes sur la question du référendum ?
Je vous ai dit tantôt que cela constitue la marque de la démocratie. Certes cela peut paraitre curieux que des camarades responsables à un niveau ou à un autre donnent des avis divergents sur une question. Mais l’essentiel, c’est la position que le parti dégage. C’est une question particulière , le référendum. Le Secrétaire général l’a dit. Lors de la réunion avec les leaders de Benno bokk Yaakaar, il l’a bien expliqué. On peut bien concevoir que des camarades aient des positions divergentes sur la question.
Selon Aïssata Tall Sall, seul le Comité central du parti peut engager le parti à soutenir ou pas le projet proposé par Macky Sall, qu’en dites-vous ?
Le Secrétaire général du Ps est le seul responsable du parti élu par les militants à la base par un corps électoral très large. Il n’est pas élu par le Congrès, il est élu par les militants des coordinations au suffrage universel direct. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il a la légitimité d’engager le parti. Il représente le parti au plan national mais aussi sur le plan international. Il peut engager le parti et ses décisions engagent le parti. Il faut que les gens voient ce qui se fait dans le Ps à la lumière des textes du parti, pas à la lumière de ce que disent les gens au dehors. D’ailleurs, l’objet de notre réunion de demain (NDLR : aujourd’hui), c’est de partager les textes du parti. Cela va peut-être rafraichir la mémoire des gens sur les attributions du Secrétaire général national du parti. Tous les membres du Bureau politique sont élus par le Comité central sur proposition du Secrétaire général du parti. Et cette prérogative, le Sg la tient des textes du parti. On parle beaucoup au dehors, mais on ne sait pas comment cela se passe à l’intérieur. Sur la question du référendum, le Sg a déjà donné la réponse qui, à mon avis, est la bonne.
Est-ce qu’il n’y a pas aujourd’hui un malaise au niveau du Ps ?
Il n’y a aucun malaise au sein du parti. Ceux qui prennent position la prennent à leurs noms propres. Ils n’engagent qu’eux-mêmes, ils n’engagent pas le parti. Donc il n’y a pas de problème à ce niveau. Ce n’est pas la première fois que ces genres de chose arrivent. Mais c’est une question qui est bien gérée entre nous, entre camarades, de la manière la plus élégante. Les instances du parti se réunissent régulièrement depuis le Congrès des 6 et 7 juin 2015. Le Comité central a tenu deux réunions, le Bureau politique est à sa cinquième session et le Secrétariat exécutif national s’est réuni 22 fois. Maintenant ceux qui ne sont pas à l’intérieur du parti peuvent ne pas savoir ce qui se passe.
Peut-on s’attendre à des sanctions à l’issue de ce Bureau politique ?
Non ! On est encore loin de cette situation. Je ne peux pas présager de ce que le parti va faire. Moi je ne suis que le Secrétaire permanent. Il appartient à la Direction du parti de régler ces questions.
Me Moussa Bocar Thiam demande à ce qu’Aïssata Tall Sall soit sanctionnée. Qu’en pensez-vous ?
C’est une opinion, un point de vue. D’autres peuvent avoir d’autres points de vue.
Existe-il un cas Aïssata Tall Sall au Ps ?
Au Parti socialiste, il n’y a pas de cas. Il n’y a pas de cas particulier. Les gens agissent en fonction de leur position, de leur situation et de la perception qu’ils ont des problèmes. Nous les acceptons comme tel. Maintenant c’est à la Direction du parti d’examiner tout cela et de voir quel traitement elle fait de chaque situation ou de chaque cas.
Peut-on toujours considérer le maire de Podor comme membre à part entière du Ps ?
On ne peut pas forcer à quelqu’un de faire ce qu’il ne veut pas faire. On ne peut pas la forcer à participer aux activités du parti si elle ne le veut pas.
Est-elle toujours membre du Ps ?
Elle est toujours membre du Ps. Elle est bien membre du parti parce qu’elle est Secrétaire générale de Coordination, d’Union départementale. Quelle que soit par ailleurs notre mission au niveau des structures de base, lorsque nous prenons une carte du parti, en ce moment on en est membre. Les responsabilités viennent après. Elle est membre du Bureau politique, du Secrétariat exécutif et du Comité central du parti comme Abdoulaye Wilane et Moussa Bocar Thiam. Tous les Secrétaires généraux d’Union régionale et départementale sont membres des instances de décision du parti.
PAR ASSANE MBAYE