Publié le 20 Dec 2013 - 19:17
COMMENTAIRE

 Trop, c'est trop...

 

Le Sénégal tombe bien bas. Méfiez-vous de ces pays qui déshonorent leurs fils les plus méritants. Ce qui s’est passé hier à l’Université de Dakar est proprement inacceptable.

Tout simplement parce qu’il dirige la Concertation nationale sur l’enseignement supérieur et que les taux d’inscriptions ont été revus à la hausse, le Pr Souleymane Bachir Diagne a été pris à partie par des étudiants à Ucad II alors que le philosophe devait répondre à son collègue le Pr Paulin Hountoundji venu spécialement du Bénin pour un cours inaugural de la Fondation Senghor. Et les larmes du recteur, le Pr Saliou Ndiaye, n’ont fait que renforcer le sentiment de désespoir qui habite bon nombre de nos compatriotes à propos des chemins que prend ce pays.

Comment peut-on manquer de respect au Pr Souleymane Bachir Diagne, célébré partout où on parle de savoir. En tout cas, aux Usa où il enseigne, aucun étudiant ne s’aviserait de lui manquer de respect, à ce point-là. Or, ici, dans ce qui reste de l’université de Dakar, ce sont des jeunes, rétifs à toute discipline, ayant perdu tout sens de la mesure et du respect, qui violentent, sèment la terreur, et se croient au-dessus des lois.

Que pareil spectacle puisse se passer dans un espace où ''la lumière est la loi'', renseigne sur l'ampleur du désastre. Cela veut dire qu'il y a du travail et que des réformes s'imposent, depuis plus de 20 ans, qu'on parle de la nécessité d'opérer des réformes à l'Université Cheikh Anta Diop sans avoir le courage d'aller jusqu'au bout.

Au finish, ce sont ceux qui ont intérêt à évoluer dans une ambiance anarchique, non régulée, qui en tirent leurs comptes. EnQuête avait déjà montré, à plusieurs reprises, l'exploitation de plusieurs rapports, que ce ne sont pas seulement ces étudiants-là qui s'éternisent à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui défendent la politique de l'immobilisme et du non-savoir. Ce sont aussi ces fonctionnaires véreux qui vivent des problèmes, comme des sangsues, suçant du sang partout où il y a une petite ouverture.

L'heure est en tout cas venue de passer à la vitesse supérieure en ayant le courage de dire la vérité à ces étudiants-là qui sont des maillons de la société, qui la reflètent aussi. La  vérité, c'est qu'il n'y a nulle part de développement, de progrès et de savoir, sans discipline. C'est bien le temps des urgences.

  Gaston Coly

 

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