Publié le 20 Jul 2012 - 08:30
CONDAMNÉ À CINQ ANS DE PRISON POUR COUPS MORTELS

Sadibou Sow sera libre dans 5 mois

Le berger Sadibou Sow va humer l’air de la liberté dans cinq mois. Il a écopé d'une peine de cinq ans de prison ferme pour coups mortels et non plus meurtre, après une requalification des faits.

 

Le soulagement était sur tous les visages, hier, à l’énoncé du verdict de la cour d'Assises de Thiès. L’avocat de la défense, Me Mouhamadou Moustapha Dieng et la famille de l’accusé ont failli jubiler après le délibéré de l’affaire concernant Sadibou Sow. Placé sous mandat de dépôt depuis le 16 janvier 2008 pour le meurtre d'un individu de sexe masculin non encore identifié, il a été condamné à cinq ans de prison ferme pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, après requalification des faits de meurtre.

 

L’horreur s’est produite dans la nuit du 12 au 13 janvier 2008, à Baridiam, un village situé à quelques Kilomètres de Mékhé. Informés par l’émissaire du chef de village de Pékesse Saliou SECK, des éléments de la brigade de gendarmerie de Mékhé se déplacent sur les lieux et découvrent le corps sans vie d’un individu, à 147,54 mètres du campement de Samba Sow (le frère germain de Sadibou Sow). Du sang coule de ses narines et de sa bouche.

Au cours de l’enquête préliminaire, Samba Sow révèle que la victime s’est présentée dans son campement. En bon hôte, il lui a servi du riz et du thé. Mais subitement, l’inconnu a brandi un coupe-coupe, l’a attaqué et terrassé en menaçant d’abréger sa vie. Alerté, par les cris de la femme de son cousin, Sadibou Sow est venu à son secours. Il a pris en chasse l'assaillant et lui a asséné un coup de pilon à la tête. Un coup fatal.

 

À la barre le prévenu a été constant. Il a reconnu avoir asséné un violent coup de pilon à la nuque de la victime. Ce qui a entraîné sa mort. Le certificat médical établi fait état d’un traumatisme de la main, avec plaie rectiligne d’environ 7cm, de contusions frontales multiples, d’une hémorragie importante au niveau des deux orifices (bouches et narines).

Dans son réquisitoire, l’avocat général Ibrahima Ndoye a estimé que la volonté de donner la mort était manifeste. ''Quand on quitte sa chambre armé, c’est pour perpétuer un forfait'', a-t-il laissé entendre. Toutefois, il soulignera que ''la personne de Sadibou Sow est un homme paisible qui gagne sa vie à la sueur de son front, en faisant paître son troupeau''.

Ainsi, il a requis 10 ans de travaux forcés. Me Mouhamadou Moustapha Dieng de la défense dira que le dossier est biaisé et l’enquête bâclée, vu les impairs du dossier. Il a soutenu que Sadibou Sow a agi, à l’appel du sang, en secourant son frère germain. A la fin de sa plaidoirie, l’avocat a plaidé pour ''la requalification des faits de meurtre, en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner’’.

Dans son délibéré, la Cour a suivi l’avocat de la défense et a condamné Sadibou Sow à cinq ans de prison ferme.

 

 

NDEYE FATOU NIANG

 

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