Publié le 10 Jun 2023 - 15:20
CONDAMNÉ À DEUX ANS DE PRISON, DONT TROIS MOIS FERME

Moussa Diouf souhaitait corriger un supposé homosexuel 

 

Voulant corriger un individu qu’il suspectait d’être un homosexuel, Moussa Diouf s’est retrouvé dans le pétrin. En effet, la victime, qui ne s’est pas laissé faire, a saisi la justice. Elle a obtenu gain de cause et son bourreau a écopé d’une peine de deux ans, dont trois mois d’emprisonnement ferme.

 

I. Cissé ne va jamais raconter sa mésaventure. Étudiant, il dit avoir été piégé par Moussa Diouf et un de ses amis. Ces deux individus qui lui réclamaient de l’argent et son téléphone de marque iPhone, menaçaient de le jeter nu et de le présenter comme un homosexuel. Selon I. Cissé, il a fait la connaissance de ses bourreaux sur Internet. C’est suite à une vente en ligne qu’il a conclu un rendez-vous avec eux, pour récupérer la marchandise (chaussures). Sur place, dit-il, l’un d’eux s’est assis près de lui et a déposé des préservatifs à ses côtés. Ils lui ont réclamé son téléphone de marque iPhone. Ce que l’étudiant a refusé. Mais, fait-il savoir, Moussa Diouf l’a frappé avant de l’étrangler en lui réclamant son mot de passe. Le plaignant a dû céder, car ils le menaçaient de le jeter nu dans la rue en le présentant comme un homosexuel.

À la barre, Moussa Diouf, très sûr de lui, relate un autre récit. À l’en croire, c’est avec son ami Bamba que la partie civile avait rendez-vous. En venant, I. Cissé a apporté des préservatifs. Mais, explique-t-il, c’est au cours de leur discussion que son ami a constaté les images où le plaignant était nu. En fouillant son téléphone, il a remarqué que celui-ci avait des discussions romantiques qu’avec des hommes. C’est ainsi qu’il lui a réclamé son téléphone au risque de le dénoncer.

Face à ces allégations, le plaignant a repris la parole pour préciser que les vidéos pornographiques retrouvées dans l’appareil sont des films d’hétéros.

Le représentant du ministère public a requis une peine d’emprisonnement de deux ans, dont six mois ferme et la confiscation du téléphone portable. Selon lui, même si ce que le prévenu reproche à la partie civile est réprimé par la loi, ce n’est pas à lui de régler le problème.

L’avocat de la défense a estimé que son client mérite la clémence du tribunal. Il a sollicité une application bienveillante de la loi.

Finalement, après requalification des faits en complicité d’extorsion de fonds, Moussa Diouf est reconnu coupable dudit chef. Il est condamné à 2 ans de prison, dont 3 mois ferme. En sus de cette peine, il est contraint d’allouer la somme de 515 mille francs CFA à la partie civile.

MAGUETTE NDAO

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