Si la Cour d’appel de Dakar suit le parquet général, l’ex-régisseur de la prison de Thiès, Bada Fall, condamné à deux ans ferme pour corruption, pourrait recouvrer la liberté. Idem pour l’infirmier-major Modou Ndiaye.

Après la liberté conditionnelle accordée à Birame Faye, ex-chef de cour de la Maison d’arrêt de Thiès, Bada Fall, l'ancien régisseur de ladite prison, pourrait lui aussi recouvrer la liberté, le 11 mars prochain, ainsi que son co-détenu, l’infirmier-major Modou Ndiaye. Le parquet général est allé dans ce sens hier, dans son réquisitoire. Car, l’avocat général Habib Laobé Samba Aw ne s’est pas opposé à la mise en liberté provisoire des deux agents de l’administration pénitentiaire. Le parquetier a estimé que ‘’les prévenus méritent la liberté provisoire. Car a-t-il argué, ‘’cela n’entamera en rien la bonne marche du procès’’.

Un procès en appel prévu le 15 avril prochain. ‘’Le parquet n’a pas d’éléments objectifs, pour s’opposer à la liberté provisoire’’, a lancé le parquetier, soutenant que les prévenus sont régulièrement domiciliés et que le trouble à l’ordre public s’est estompé. Les mêmes arguments ont été brandis par la défense, dans sa plaidoirie. ‘’Il n’y aura pas de trouble à l’ordre public, ni de réitération des faits ou de subornation des témoins’’, ont avancé Mes Adama Fall et Sonko.

Pour leur confrère Me Souleymane Niang, ‘’les deux années de prison sont sévères, pour quelqu’un qui a fait 30 ans de service et qui a beaucoup fait pour la prison de Thiès’’. Mieux, de l’avis de Me Cheikh Tidiane Mbodj, ‘’ de la même façon que d’autres citoyens ont obtenu la liberté conditionnelle, Bada Fall pourrait en bénéficier,  pour avoir fait 30 ans de service dans l’administration pénitentiaire’’. Embouchant la même trompette Me Assane Dioma Ndiaye a imploré la Cour de ''rétablir l’équilibre’’. ‘’Toutes les conditions pour une liberté provisoire sont réunies et Bada Fall se représentera. Il a toujours contesté les faits'', a soutenu l'avocat. 

La Cour d'appel va-t-elle suivre les avocats et le parquet général ? Quoi qu’il en soit, les trois hommes de tenue passeront le 15 avril prochain devant la Cour d’appel de Dakar pour être rejugés. Ils contestent leur condamnation en première instance. Le tribunal correctionnel de Thiès a condamné l’ex-régisseur de la prison de Thiès, Bada Fall, à deux ans ferme, pour association de malfaiteurs, trafic d'influence et corruption. L’ex-infirmier-Major, Modou Ndiaye, a été condamné à 2 ans de prison dont 18 mois ferme. En revanche, leur collègue Birame Faye a été relaxé des faits d’association de malfaiteurs. Toutefois, l’ex-chef de cour a été condamné à un an ferme pour corruption.

Le trio a été arrêté suite à une série de plaintes et complaintes de prisonniers, au niveau du centre socio-éducatif de la prison. Ces détenus de la prison de Thiès ne lésinaient pas sur les moyens, pour obtenir une grâce présidentielle, une liberté provisoire, un changement de cellule, un supplément de confort ou tout simplement une permission de sortie, entre autres avantages, entre 2009-2012. Ils  ont tous été victimes d’une arnaque.

C'est le cas du sieur Francis Bergès qui, pour avoir droit à une grâce présidentielle, avait mis 1,2 million de francs Cfa sur la table. Une somme identique avait été déboursée par la dame Ndella Diouf. Quant à Anta Houssa, elle a versé un montant de 300 000 francs Cfa et 150 000 francs pour Sandra Oguona. L’assistante sociale Fatou Diouf Samb, mise au parfum de ces pratiques, avait alors dénoncé son patron, le régisseur de la prison de Louga.

FATOU SY