Mohamadou D. Ndongo réélu sur fond de polémique financière
C'est un quatrième mandat tiré d'une large victoire qu'a obtenu hier le responsable de la Cnts à la tête des travailleurs de l'Assemblée nationale. Mais ses adversaires ont décidé d'y voir plus clair dans sa gestion financière depuis 2001.
Malgré 12 ans à la tête de la section Assemblée nationale de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Mohamadou Demba Ndongo a été réélu hier à son poste de secrétaire général, sous haute tension. Il a eu 202 voix contre 85 pour son adversaire Djiby Sall.
C'était le premier congrès du syndicat depuis 2001. «En 2009, nous devions organiser un congrès, mais nous n'avions pas de moyens. Nous avions même écrit une lettre à l'Assemblée pour exprimer nos soucis, mais en vain...», a expliqué le Sg du syndicat Cnts.
«Nous allons travailler pour l’amélioration des conditions de travail du personnel (et) demander à ce que les travailleurs aient un statut de fonction publique parlementaire'', a assuré M. Ndongo.
«Nous allons porter plainte s'il ne donne pas des explications claires sur sa gestion»
Toutefois, le bilan financier présenté par Demba Ndongo a suscité beaucoup de polémiques dans la salle. Une gestion jugée ''nébuleuse et en manque de transparence'' par le camp adverse. «Il a toujours refusé de diffuser les (éléments) de son bilan (mais) nous allons vérifier. Il n'y a pas de commissaire aux comptes car il n’y a pas de bureau.
Nous avons des informations selon lesquelles il aurait reçu d’autres formes de subventions de l’Assemblée nationale. Et si jamais il s’avère qu’il y a des malversations, nous prendrons nos responsabilités en tant que membre du syndicat pour porter plainte», a averti Mandiangane Fall, chef de la division des Séances et des commissions.
«C’est lui qui gère, qui reçoit, qui dépense sans pièce justificative ni rien. Nous n'avons même pas de compte bancaire. Il est dans l’illégalité totale. L’Assemblée nationale est le lieu où la loi est votée. Donc, il ne faut pas accepter que le personnel viole impunément les lois'', a déploré M. Fall.
Pour sa défense, Mohamadou Demba Ndongo se dit serein et sans crainte. «J'ai présenté un rapport financier comme ça se fait. Mais c’est de bonne guerre. Votre adversaire peut fomenter des choses pour vous mettre en mal avec la masse. Tout a été fait dans la transparence'', a répliqué le Sg du syndicat. S'expliquant sur la non-existence du bureau, il a souligné que c'était une décision des délégués «parce qu'il n'y avait jamais eu de congrès».
Viviane DIATTA