Diomaye diagnostique le secteur sanitaire

Après s'être incliné devant la mémoire du khalife général des layènes décédé ce mercredi, Diomaye est rentré ensuite dans le vif du sujet de la réunion hebdomadaire. Le chef de l'État n'en avait que pour la santé, hier, ou presque.
Le président de la République, saisissant l'opportunité offerte par la célébration de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril, a rappelé au ministre de la Santé et de l’Action sociale “l’urgence d’accentuer la mise en œuvre de mesures hardies de modernisation du système de santé dans tous ses compartiments”. À ce propos, il affirme “l’impérieuse nécessité de consacrer la prévention des maladies comme principe directeur de la politique nationale de santé”. Pour lui, il faut ‘’placer la gestion des patients au cœur des performances du système sanitaire”. Ainsi, le malade sera mis au centre du dispositif, d’où “l’importance de finaliser la réforme hospitalière, d’améliorer en permanence la qualité des équipements et du plateau médical ainsi que la fonctionnalité des services d’accueil et de prise en charge des urgences”.
Le chef de l’État a insisté sur la nécessité “d’améliorer la prise en charge des pathologies chroniques (insuffisance rénale, cancer, etc.)”. Il a aussi évoqué, la relance du programme élargi de vaccination. Sans omettre, dans le même temps, la présentation d’un “plan quinquennal prévisionnel de recrutement des personnels dans le système de santé publique, en perspective de l’ouverture progressive et la mise à niveau d’établissements et de structures de santé dans toutes les régions du Sénégal”.
Vente illicite de médicaments
Pour boucler cette partie santé, le président Faye brandit le bâton. En effet, apprend-on dans la missive du mercredi, il a demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, de “prendre toutes les mesures et dispositions idoines, afin de lutter efficacement contre la vente illicite de médicaments et l’exercice illégal d’activités médicales et chirurgicales sur l’étendue du territoire national”. Dans le même ordre d’idées, il a demandé au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et au ministre de la Santé et de l’Action sociale de travailler à un “meilleur contrôle des établissements d’enseignement et de formation en médecine, pharmacie et en développement sanitaire et social”. En retour, Diomaye entend accorder une “attention particulière aux facultés et unités de formation et de recherche en médecine, aux établissements publics et privés de formation en médecine, pharmacie et génie sanitaire”.
Pour son diagnostic du système sanitaire, le président s'est montré encore plus ambitieux, quand il parle de poursuivre les efforts de restructuration et de développement de “l’industrie pharmaceutique afin de faire du Sénégal un pôle pharmaceutique de premier plan en Afrique”.
À cet effet, il a rappelé au gouvernement l’impératif d’assurer “le suivi adéquat des activités de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP), de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) ainsi que des projets pilotés par l’Institut Pasteur de Dakar, dans le cadre du renforcement de la souveraineté vaccinale et pharmaceutique du Sénégal”.
Joyeux anniversaire du Conseil des ministres
Pour son énième Conseil des ministres, il a aussi été question d'anniversaire pour Diomaye. En effet, “Un an, jour pour jour, le chef de l’État présidait le premier Conseil des ministres, après la mise en place du gouvernement, le 5 avril 2024”.
En outre, selon le document hebdomadaire, “le chef de l’État est revenu sur la célébration du 65e anniversaire de la fête de l’indépendance qui a connu cette année un succès exceptionnel, dans la communion et la ferveur patriotique faisant la fierté de la Nation entière”. Ainsi, le président de la République a rendu un hommage mérité à tous ceux qui ont pris part à la réussite du 65e anniversaire de l'indépendance. C'est dans contexte de fête nationale, révèle le communiqué, que BSD a rappelé au gouvernement que “la mobilisation et l’encadrement de la jeunesse dans des activités de développement ainsi que la consolidation soutenue du lien Armée-Nation, s’érigent en priorité”.
Sonko touche du doigt la santé mentale Pour sa part, le Premier ministre, lui aussi, s'est vêtu d'une blouse blanche. Ousmane Sonko a porté l’attention du conseil, “au regard des événements tragiques récents, sur l’acuité de la problématique de la prise en charge de la santé mentale”. Selon le chef du gouvernement, “le caractère obsolète de la loi n°75-80 du 9 juillet 1975 relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés” constitue le premier frein de la question. Il a ainsi rappelé les “défis majeurs autour de la santé mentale, en particulier l’absence d’un cadre de politique publique structurant de dialogue intersectoriel et interdisciplinaire ainsi que la non-effectivité du Programme national de santé mentale décliné pour la période 2024-2028”. Dans son propos, le PM laisse entendre que “la persistance de l’errance des malades mentaux, l’intégration insuffisante des soins psychiatriques dans les services de santé primaires et l’absence d’une politique structurée de mobilisation de financements au profit de la santé mentale” viennent donner du fil à retordre aux décideurs. Cependant, dans le raisonnement du chef de la primature, cette pathologie a une dimension sociale nécessitant “une meilleure prise en charge par les familles et les communautés aux côtés de l’État”. Et comme actions concrètes, le Premier ministre a demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec les ministres chargés de la Justice, de l’Intérieur et de la Famille, de “mettre en place un comité ad hoc devant œuvrer, avec tous les acteurs concernés, au plus tard à fin août 2025”. En sus, Sonko prône également “la mise en œuvre effective du Plan stratégique d’amélioration de la qualité des soins en santé mentale 2024-2028”. |
Mamadou Diop