Publié le 23 Feb 2022 - 21:28
CRISE UKRAINIENNE

Le monde au bord de l’implosion

 

La tension est montée d’un cran, ces 48 dernières heures, à la suite de la décision de Vladimir Poutine de reconnaitre les régions séparatistes de l’est de l’Ukraine et d’y envoyer des troupes russes. Américains et Européens sont sur le qui-vive.

 

‘’Le discours du président russe sonne comme un défi lancé au monde entier. C’est une déclaration de la 4e guerre mondiale. La menace est réelle. Nous comptons avant tout sur nous-mêmes pour nous défendre’’. Ces propos de l’ambassadeur d’Ukraine en France sur le plateau de BFM TV, hier, renseignent clairement sur la gravité de l’heure. La veille, le président russe, Vladimir Poutine, franchissait un pas important dans l’escalade notée depuis quelques semaines entre son pays et l’Occident, à travers le dossier ukrainien. Reconnaissant l’indépendance des républiques séparatistes de l’est de l’Ukraine, il a tout simplement donné instruction à son armée de se déployer dans ces régions indépendantistes (Donetsk et Lougansk) pour, dit-il, y maintenir la paix. Et ce n’est pas tout.

Le président russe en a remis une couche, hier, en menaçant ‘’de démilitariser’’ l’Ukraine. Pour lui, la meilleure solution pour mettre un terme à la crise autour de l'Ukraine, serait que Kiev renonce à son désir de rejoindre l'Otan.

Du côté de Kiev, on invoque ‘’une violation de sa souveraineté et de l’intégrité territoriale’’ de l’Ukraine. Pour l’ambassadeur ukrainien Vadym Omelchenko, la Russie n’a fait qu’assumer ce qui était sa position depuis longtemps. ‘’Cette nuit (21 au 22), peste le diplomate, ce que nous qualifions d’invasion a commencé. Les troupes russes sont déjà sur le territoire ukrainien. D’ailleurs, elles y étaient présentes depuis longtemps. Aujourd’hui, les masques sont tombés et chaque balle qui va partir de l’autre côté, nous comprenons que cela vient de l’armée régulière russe’’.

A la question de savoir quelle est la ligne rouge qui pourrait déclencher la guerre, Vadym Omelchenko rétorque : ‘’Aujourd’hui, il y a une zone de contact et la frontière qui traverse cette zone de contact. S’ils traversent cette ligne, cela voudrait signifier une invasion massive sur les territoires administratifs de ces régions. Nous n’avons pas de doute que cela arrivera. Leur objectif, c’est d’abord Marioupol, pour se frayer un passage terrestre vers la Crimée. C’est leur rêve depuis longtemps. Et cela voudra dire que l’invasion massive a commencé.’’

Adhésion à l’Otan, le nœud du problème

Pendant que Poutine pose comme condition à la désescalade la renonciation par l’Ukraine à l’adhésion à l’Otan, Kiev persiste dans sa volonté d’intégrer l’Union européenne et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord.

Même s’ils n’ont, pour le moment, pas décidé d’envoyer des troupes se battre avec les Russes, Américains et Européens n’ont eu de cesse de brandir des menaces de sanctions économiques pour dissuader la Russie de passer à une ‘’invasion’’. Depuis hier, les sanctions ne cessent de pleuvoir, suite à la décision russe d’envoyer des troupes sur le territoire ukrainien.

Au sortir d’un Conseil d’urgence des ministres européens des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, a évoqué un ‘’train de sanctions qui aura des répercussions délétères sur la Russie’’.  Les pays européens, annonce-t-il, se sont accordés pour sanctionner les individus et entités qui jouent un rôle pour saper l’intégrité de l’Ukraine.

Selon ses termes, il s’agit de ‘’décideurs politiques’’, ‘’d’individus qui œuvrent pour l’invasion et la déstabilisation de l’Ukraine’’.

Selon le chef de la diplomatie européenne, les sanctions prises par l’Union européenne visent aussi des banques qui financent les décideurs russes et les opérations en Ukraine. Josep Borell a ainsi tenu à renouveler le soutien européen à Kiev. Il a annoncé, par ailleurs, que ‘’les efforts diplomatiques vont se poursuivre pour éviter la guerre en plein cœur de l’Europe’’.

Biden : ‘’Les Etats-Unis et leurs alliés défendront chaque centimètre du territoire de l’Otan’’

A l’instar des européens, les Etats-Unis n’ont pas non plus tardé à monter au créneau pour prendre des sanctions à l’encontre de Moscou. Dans son adresse à la communauté internationale hier, Joe Biden a évoqué ‘’quatre types de sanction sur deux institutions financières. Il a parlé ‘’des sanctions sur la dette souveraine russe’’, des sanctions contre des ‘’dirigeants et à leurs familles…’’. Le président des Etats-Unis précise : ‘’Nous enlevons la Russie des financements occidentaux. Ils ne peuvent plus lever des sanctions à l’Ouest. Ils peuvent non plus commercer avec ces marchés. A partir de demain et les jours suivants, nous allons voir les sanctions qui vont s’appliquer aux dirigeants et à leurs familles.’’

Outre ces sanctions économiques, les Occidentaux ont également contribué à l’armement de l’Ukraine, pour lui permettre de se défendre face à l’invasion russe. Certains comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne l’ont fait publiquement, tandis que d’autres arment l’Ukraine de manière silencieuse.

Si, pour le moment, les tensions semblent se cristalliser autour de l’Ukraine, le spectre d’une guerre mondiale taraude bien des esprits. Joe Biden, qui parle d’un ‘’début d’invasion’’, précise : ‘’Nous allons essayer de rassurer nos alliés de l’Otan, en renforçant nos troupes. Ce sont des mouvements purement défensifs de notre part. Nous n’avons aucune intention de combattre la Russie. Nous voulons simplement envoyer un message clair. Les Etats-Unis et leurs alliés défendront chaque centimètre du territoire de l’Otan, conformément à nos engagements’’.

MOR AMAR

Section: 
VISA POUR LES USA REFUSÉ AUX LIONNES : Sonko hausse le ton, entre souveraineté revendiquée et critiques acerbes
BATAILLE DE POSITIONNEMENT : Pastef vs Pastef 
APRÈS AVOIR PARTICIPÉ AU DIALOGUE L'opposition demande à Diomaye de créer un comité inclusif de suivi
Arrestation de Moustapha Diakhaté
ARRESTATIONS POLITIQUES Entre rupture judiciaire et continuité répressive ?
Tas accuse Pastef de "Clanisme"
PUBLICATION DES RAPPORTS D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE : Diomaye et Sonko font pire que Sall
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition
POURSUITE DES TRAVAUX DU PORT DE NDAYANE : Plus de 480 milliards F CFA  investis  en 2025
POUR LA LIBÉRATION DE MANSOUR FAYE : La Cojer départementale de Ndar  se mobilise
MANQUE D’EAU À NDIOSMONE-PALMARIN : Les populations marchent contre la Se’o
MACKY SALL DANS LA COURSE POUR L'ONU : Ambition personnelle ou défi diplomatique africain ?
APR ET GSB PRENNENT LE CONTRE-PIED DU POUVOIR : Le dialogue parallèle des opposants
SÉNÉGAL BINU BOKK : La nouvelle voie politique de Barthélemy Dias