Publié le 22 Nov 2013 - 14:46
DÉMANTÈLEMENT D'UN RÉSEAU DE TRAFIC DE PASSEPORTS DIPLOMATIQUES

Un trafic lucratif et bien huilé

 

Le démantèlement du vaste réseau de trafic de vrais passeports diplomatiques bissau-guinéens qui a conduit à l'arrestation d'un Cap-Verdien et d'un Bissau-Guinéen n'a pas fini de faire parler. Mais il a mis fin à un trafic qui a rapporté jusqu'ici près de 900 millions de F Cfa.

 

Le  Cap-Verdien Antonio Celestino Noguera et le Bissau-Guinéen Fernando Aionteca ont été déférés au Parquet et placés sous mandat de dépôt, pour faux, usage de faux en écriture publique authentique, trafic de passeports et infraction à la législation sur les conditions d'entrée et de séjour... Les deux lusophones ont été cueillis par la Division des investigations criminelles (DIC), la semaine dernière.

En mettant fin à leurs agissements, la section opération de la DIC a mis fin à un trafic lucratif qui aurait rapporté des centaines de millions de F Cfa. Selon des sources proches de l'enquête, ils ont réussi à écouler pas moins de 300 passeports diplomatiques bissau-guinéens, à raison de 3 millions F Cfa, l'unité.

Il s'agit d’un vaste réseau de trafic de vrais passeports diplomatiques bissau-guinéens qui a des ramifications dans les pays de la sous-région, notamment la Gambie et la Guinée-Bissau. D'ailleurs, les deux faussaires étaient en étroite collaboration avec un policier bissau-guinéen qui officie à l'aéroport de la Guinée-Bissau, un certain Kékouta. Autant dire qu'il s'agit d'une affaire prise très au sérieux par les autorités sénégalaises. D'ailleurs, le Consulat de la Guinée-Bissau a fait l'objet d'une visite, car les autorités veulent connaître le fin mot de cette histoire.

Après une enquête minutieuse, la bande a été cueillie dans une résidence cossue à Nord Foire, à la cité Alma. Car, outre les deux lusophones, des individus d'autres nationalités, dont des camerounais, ont été appréhendés. Les policiers ont pu mettre la main sur 10 passeports diplomatiques, trouvés sur Noguera, et du matériel hight tech, dont un ordinateur portable, qui selon toute vraisemblance servait à confectionner les documents administratifs.

Ils ont également découvert 7 puces de téléphone de plusieurs pays. Le choix porté sur le Sénégal s'est imposé par le fait que le pays est considéré comme une plaque-tournante.  Il s'y ajoute le fait que les Sénégalais sont des voyageurs invétérés qui sont prêts à tout pour atteindre l'hexagone. Ainsi, le bénéficiaire du sésame pouvait s’introduire dans l’espace Schengen par Lisbonne, capitale du Portugal, et disparaître en Europe, sans laisser de trace.

Gaston COLY

 

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