Aïnou Rahmati, le puits de la Miséricorde

Parler des lieux sacrés de la ville de Touba sans ‘’le Puits de la Miséricorde’’ ou Aïnou Rahmati laisserait un goût d’inachevé.
C’est Serigne Abdoul Ahad Mbacké qui a permis l’acquisition de l’équipement du forage d’eau bénite du ‘’ Puits de la Miséricorde’’, communément appelé Aïnou Rahmati. Ce puits est équipé d’un forage avec une pompe d’une puissance de 300m3 par heure, d’un château d’eau d’un volume de 50 mille litres, et d’un bassin d’alimentation composé de 28 robinets. Un chiffre qui, si l’on en croit certaines sources, a été calculé par rapport à la somme arithmétique des valeurs de chacun des caractères arabes qui servent à écrire le mot Touba.
Historique du Puits
L’histoire de ce puits est intimement liée à celle de Cheikhoul Khadim, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. De nombreux témoignages confient qu’un jour, Serigne Touba a demandé à un de ses disciples, en l’occurrence Cheikh Ibra Sarr, de creuser un puits à un endroit qu’il lui a personnellement désigné. Aussitôt après, une eau de source jaillit de l’endroit indiqué.
Les vertus de l’eau
A première vue, le visiteur est frappé par le nombre incalculable de files indiennes qui se forment devant le puits atypique, logé derrière la demeure du regretté Serigne Abdou Khadre Mbacké. Des femmes, des hommes, jeunes et vieux, se bousculent pour s’approvisionner de cette eau sacrée et bénite, appelée à tort ou à raison le ‘’zam zam de Touba’’, en comparaison avec le zam zam de La Mecque. Des témoignages soutiennent par ailleurs qu’elle est dotée de vertus thérapeutiques et curatives incommensurables.
Aïnou Rahmati, c’est également son volet mystique qui en fait un véritable miracle de Serigne Touba. Comme le démontrent, à bien des égards, les écritures inscrites sur un tableau à l’enceinte du dôme construit au milieu de la demeure qui abrite le puits. Le visiteur, sur place, peut lire sur ledit tableau : ‘’Tu nous as abreuvés de la meilleure eau dont le buveur se désaltère et bénéficie d’un bonheur parfait.’’
Business autour du Puits
Mieux, le puits de la Miséricorde génère beaucoup d’économie et fait vivre de nombreuses familles. Non seulement chaque visiteur débourse une somme, non homologuée, après s’être servi de l’eau bénite, même si en principe la consommation est gratuite, mais tout autour de l’architecture, se sont établis des vendeurs de bouteilles, de tous ordres, pour les visiteurs qui souhaiteraient emporter de l’eau bénite. Le visiteur qui débarque pour la première fois sur les lieux est aussitôt frappé par les tas de bouteilles amoncelés. Tout autour, s’affairent des femmes pour les rendre propres, ailleurs, d’autres s’occupent du conditionnement. Un véritable travail à la chaîne.
A en croire les commerçants interrogés sur les lieux, la bouteille d’un litre et demi se vend à 50 francs, tandis que les autres bouteilles de moins d’un litre s’échangent contre 25 francs. Et c’est en période de Magal qu’ils se font plus d’argent.
Abdou Fatah Gaye (Touba)