Tirs groupés contre le « décret verbal » de Macky Sall
Une dizaine de candidats en lice s’étaient donné rendez-vous ce dimanche sur la Vdn à hauteur du pont Saint Lazare pour démarrer leur campagne électorale à partir de ce dimanche 4 février. Quoique gazés par les forces de l’ordre, certains parmi eux ont pu dénoncer le « décret verbal » de Macky Sall.
Le démarrage de la campagne électorale à travers un grand rassemblement unitaire annoncé par la dizaine de candidats en lice et d’autres recalés a finalement fait long feu. Ils ont été dispersés dans l'après-midi au lieu de ralliement convenu par la Gendarmerie qui les ont gazés de grenades lacrymogènes et rudoyé certains. Des interpellations s’en sont suivies. Ce qui ne les a pas empêchés d’extérioriser leur courroux contre le « décret verbal » de Macky Sall suspendant le processus électoral. Si Thierno Alassane Sall s’est offusqué de cette « haute trahison manifeste envers la République et la nation », le candidat Habib Sy estime que « le chef de l’Etat a trahi son serment de garant du fonctionnement régulier des institutions et de la séparation des pouvoirs consacré par la Constitution ». Selon Mamadou Aliou Dia, « pour avoir décrété « unilatéralement l’exclusion du contrat social de millions de Sénégalais, Macky Sall, qui ne respecte pas les Sénégalais, a monté une crise institutionnelle artificielle pour garder le pouvoir et confisquer la souveraineté nationale pour se maintenir de façon mafieuse au pouvoir ».
Anta Babacar Ngom, qui s’est radicalisé dans le discours et la posture, a directement interpellé le président Macky Sall pour l’avertir de la suite. Jugeant que « c’est un décret verbal illégal, un coup d’Etat institutionnel, une haute trahison », elle a estimé que « le président Macky Sall a violé l’article 27 de la Constitution ». Par conséquent « aucun dialogue n'est possible et à partir du 03 avril 2024, il ne sera plus président de la République du Sénégal conformément à la constitution du Sénégal », a-t-il ajouté. Par conséquent, « Nous allons faire face. On ne vous donnera pas une seconde de plus pour quitter le palais présidentiel », a t-elle asséné avant d’être embarquée dans le fourgon.
A sa suite, les candidats Dr Cheikh Tidiane Dièye comme Déthié Fall ont assuré que « cette forfaiture du président Sall constitue non seulement une rupture avec le processus démocratique en cours, mais elle est également une violation flagrante des principes constitutionnels car ni la Constitution, ni la loi sénégalaise ne lui en donnent le droit ». Pour sa part, Pape Djibril Fall a soutenu que « les manœuvres politiciennes défendant un hypothétique report inopportun, impopulaire et anticonstitutionnel à l’origine de cet attentat constitutionnel participe au discrédit de la Constitution. Selon lui, « il ne revient pas au président Macky Sall mais au Conseil constitutionnel de « faire des investigations pour disqualifier un candidat ».
Malamine CISSE