Dakar retient son souffle ce vendredi
Ce vendredi 09 février, jour de prière en groupe pour les musulmans, les dakarois se sont réveillés avec le spectre du retour des journées sombres qui avaient vu il y a quelques mois leur ville être le théâtre de violentes manifestations, avec mort d’hommes, saccage de commerces et de multiples arrestations.
D’abord en mars 2021, à l’éclatement de l’affaire Sweet beauty, puis lors de l’interpellation de l’opposant Ousmane Sonko, des centaines de manifestants avaient alors affronté les forces de l’ordre, érigé des barricades et perturbé les déplacements. Plusieurs chantiers d’intérêt public avaient été saccagés et nombre de magasins « Auchan » la proie de pillards. Depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle, plusieurs organisations ont appelé à une manifestation dans l’après-midi à la Place de la Nation. La veille, plusieurs écoles privées ont annoncé que les cours n’auront pas lieu. Si la circulation des motos « Jakarta » n’est pas interdite et l’internet via les réseaux mobiles à nouveau disponible, la police a toutefois installé un dispositif autour de plusieurs sites susceptibles d’accueillir des meetings dont aucun n’a reçu une autorisation.
Le préfet de Dakar n’a toutefois pas communiqué pour interdire le meeting prévu à la Place de la Nation. Un nouveau collectif de groupes citoyens et religieux et d’organisations professionnelles a demandé aux fidèles de se rendre à la grande prière musulmane hebdomadaire en tout début d’après-midi vêtus de blanc et des couleurs nationales.
Le collectif Aar Sunu Election (« Protégeons notre élection ») a par ailleurs appelé à un débrayage dans les écoles vendredi en milieu de matinée. Le collectif demande aux chrétiens de s’habiller en blanc à la prière du dimanche et prévoit une manifestation le 13 février. Le collectif a insisté sur sa volonté de protester pacifiquement et de garder son indépendance. Une douzaine de candidats opposés