Ils se sont mariés en toute discrétion, leur divorce fait actuellement la une des journaux. Il s'agit de Ahmet Khalifa Niass et de celle qu'on nommait sa ''Kaani Khègne'' (sa préférée) Yaye Fatou Diagne. Par presse interposée, chacun d'eux donne sa version des faits. Si l'ancienne basketteuse parle d'instance de divorce, Ahmet Khalifa, lui, soutient mordicus que rien n'est enclenché dans ce sens. Le milliardaire de Fass pointe plutôt un doigt accusateur sur l'un des membres du mouvement Y en a marre, qui aurait aggravé le problème avec des coups de téléphone nombreux et répétitifs.

 

L'une de vos femmes, Yaye Fatou et vous faites l'actualité. Elle parle d'instance de divorce et vous soutenez le contraire. Qu'en est-il exactement ?

Il est plus décent de parler de scène de ménage. Même notre Prophète (Psl) avait des scènes de ménage qui sont écrites et qui aujourd'hui font école en la matière. Pour être honnête, on ne peut pas parler de divorce si la femme ne l'a pas demandé au juge. Si elle le fait, le juge va convoquer le mari. Et si le mari dépose une demande de divorce, la femme est convoquée par le juge. Et jusque-là je n'ai que le juge journaliste. Je n'ai pas le juge matrimonial qui donne des sentences.

Qu'entendez-vous par... juge journaliste ?

C'est à travers la presse que j'ai appris le supposé divorce. Si nous voulons être honnête, nous sommes au stade de scène de ménage. En 2006, les mêmes faits se sont produits. Il y a eu un constat d'abandon de domicile (ndlr : il exhibe le papier stipulant ce fait pour nous le brandir...). Elle a pris l'initiative de me convoquer auprès du tribunal. Son avocat, l'ancien bâtonnier Me Fall, avait conclu et puis subitement elle est rentrée à la maison. Aujourd'hui, elle et moi sommes dans ce qu'on appelle une zone inconnue en matière électronique. Si je meurs aujourd'hui, elle est obligée de porter mon deuil. Une femme avec laquelle vous êtes divorcée ne porte pas votre deuil. Juste pour vous dire qu'il n'en est rien.

Le tribunal, c'est la procédure judiciaire, mais à titre personnel, vous-a-t-elle demandé le divorce ?

Non, non du tout. De divorce, il n'en est rien. En islam Dieu dit : ''mariez-vous sur des bases connues, mais si vous devez vous séparer, faites-le de la manière la plus élégante''.

N'avez-vous pas dépassé aujourd'hui les limites de l'élégance ?

Vous savez, les vrais bons couples solides subissent la tempête mais ne cassent pas. Je vous ai dit que ce qui se passe aujourd'hui, pour moi, n'est que remake. Je vous dis que cette fois on n'est pas au tribunal. Mais la première fois, le juge avait même prononcé la séparation de corps. Elle est passée outre cela pour revenir. Au Sénégal, la presse file du mauvais fil. Car, elle montre aux gens qu'aimer est une faiblesse et être romantique c'est être ''niak fayda''. Elle fait croire aux gens que c'est seulement quand on est comme un robot qu'on est vraiment respectable. Si c'est cela, moi, je ne veux pas qu'on me respecte.

Vous aimez encore Yaye Fatou ?

Mais bien sûr, si je ne l'aimais pas, je n'allais pas l'épouser. Et si ce n'était pas réciproque, elle ne serait pas restée 15 ans à mes côtés.

Vous avez foi en son retour ?

Vous savez, si elle se sépare de moi, c'est un peu se séparer de ses enfants. Idem pour moi. Moi, j'ai trois femmes, alors ce n'est pas le problème d'une femme. Il y a ici dans la maison une femme chérif plus jeune qu'elle qui est une grande universitaire et doctorante. C'est une métisse marocaine. Donc, ce n'est pas une question de femme. C'est une question de famille.

Qu'entendez-vous par là, vous comptez réclamer la garde de vos enfants ?

On n'en est pas là. Ce que je veux dire, c'est que les enfants ont besoin de papa et de maman dans la maison. L'un sans l'autre, c'est comme s'ils sont orphelins, même si le parent est vivant. Le droit de visite ne règle rien. Tout au contraire, il attise les choses. Les enfants fonctionnent par analogie. Ils voient que leurs camarades disent papa et maman alors qu'eux ne disent que papa ou maman seulement. C'est là où ils sont orphelins.

Mais dites-nous, qu'est-ce qui explique concrètement son absence de la maison ?

Quand on gère un ménage, on gère des sentiments. Quelqu'un qui n'a pas de sentiments n'est pas un humain. On gère des intérêts parce que dans un ménage aussi il y a des intérêts. Les gens agissent selon. Il y a des organismes, dont je tairais les noms, quand ils ont été dissous, il y a des ménages qui étaient heureux qui se sont cassés pour toujours. Il y a aussi l'équilibre. Dans un ménage, on doit se rééquilibrer mutuellement. Il arrive parfois qu'on soit orienté dans une direction insensée. Quand on fait 15 ans de mariage et 4 enfants, on doit être prudent dans ce que l'on dit. Il faut partir sur deux principes : ne jamais agresser la fierté de vos enfants. Si vous parlez mal de votre épouse parce que vous êtes fâché, vous risquez de développer des complexes chez vos enfants qui peut-être demain iront chez le psy. Dans ma culture, on ne parle jamais mal d'une femme, encore moins de la mère de vos enfants. Dans notre conception, elle est un peu aussi notre mère. Et là, vos enfants sont un peu vos frères et sœurs. Mon enfant a aujourd'hui 12 ans (ndlr : il s'agit de Béchir le garçon dont il est accusé du kidnapping), dans six ans il a 18 ans. Il sera majeur. Il lit déjà internet et les journaux.

Vous parlez de remake, est-ce qu'il y a des choses qui se sont passées en 2006 et qui, en 2013, expliqueraient l'attitude de celle qui pourrait peut-être devenir votre ex-femme ?

Jusqu'à présent les deux se présentent à l'identique. On a deux constats d'abandon de domicile conjugal, l'un en 2006, l'autre en 2013. En 2006, elle a eu la séparation de corps. On était au seuil du divorce. Mais si vous revenez malgré cela, il y a un problème d'équilibrage. Chez moi, c'est le sens unique. On est ici, on est reine. Mais si jamais le divorce est prononcé, on ne revient pas. S'il y a divorce, je ne la réintégrerais jamais. Elle même le sait. Je ne me suis jamais remarié avec une ancienne. Pourtant, elles fréquentent presque toutes la maison au quotidien. Je suis même le conseil matrimonial de certaines d'entre elles.

Qu'est-ce qui est vraiment à la base de ce déséquilibre que vous notez chez votre femme survenu en 2006 puis cette année encore ?

En 2006, je lui ai fait don d'une maison au Maroc d'une valeur de 100 millions. Et là juste avant son départ, je lui ai fait don d'une maison. Celle qui est à l'angle du Palais Ahmed Diana. Je lui donne une maison et peut-être qu'elle se dit dans sa tête qu'elle a un pécule et qu'elle peut être indépendante financièrement. Je dis juste peut-être, mais je ne dis pas que c'est exactement cela.

Vous semblez insinuer qu'elle s'est mariée avec vous pour de l'argent...

Non, mais toutes les femmes veulent être indépendantes vis-à-vis des hommes, surtout au 21ème siècle.

En avait-elle besoin, vu qu'elle était indépendante financièrement avant de se marier avec vous ?

Non, elle ne l'était pas. Elle avait juste une cabine téléphonique. Aujourd'hui, elle a des revenus de 150 millions que je lui ai donnés. Elle a placé l'argent à la banque pour un DAT (Ndlr : dépôt à terme). 

Elle a réalisé une école mais bien avec mon argent. Elle a réalisé un moulin à mil dans ce village. Pareil. Elle a construit une maison qui est la mienne parce que c'est moi qui l'ai payée. Je ne le dis pas pour me targuer de quoi que ce soit. Si une femme n'a aucune valeur vous n'allez pas l'épouser. Si son départ ne touche pas à l'équilibre des enfants, cela ne me pose aucun problème, je respecte sa décision.

A ce stade du problème pensez-vous pouvoir la réintégrer à nouveau dans votre foyer ?

Quand vous faites le pour et le contre, la part des enfants compte beaucoup. J'ai vu des gens divorcer dans des conditions catastrophiques et devenir par la suite de bons amis. D'ailleurs on dit que le divorce n'est jamais définitif s'il y a des enfants.

M. Niasse, dites-nous quand même. Là, quels rapports entretenez-vous avec elle ?

On s'est parlé au téléphone avant-hier (ndlr : mercredi l'entretien est réalisé hier) et par deux fois je lui ai passé notre enfant Béchir.

C'est quoi donc tout ce déballage dans la presse ?

Je crois que beaucoup nous ont pris pour un couple idéal. Les gens doivent savoir que le couple idéal n'est pas celui qui n'a jamais de problème, mais celui qui domine ses problèmes malgré tout. Dans son témoignage dans une émission télévisée elle-même dit que je suis le mari idéal, que je suis romantique, que je lui offre des fleurs et que je n'attends pas qu'on me demande de l'argent pour que j'en donne. Ce sont ses éloges à elle. Et moi je dis la mère de mes enfants si merveilleux ne peut être qu'une femme merveilleuse.

Vous donnez l'impression de ne pas tout dire, c'est quoi le fond du problème ? Si vous ne voulez pas nous dire...

(…) Tous les problèmes ont commencé un jour où son téléphone a sonné à 3h du matin. Quand j'ai pris, j'ai vu que c'était un fils de Bamba Seck qu'on appelle, je crois, Kilifeu, qui nous appelle à 3h du matin. Il y a eu quelque chose qui a été évoqué sur ''Y en a marre'' et c'est peut-être la continuation de cela. Ces gens-là se présentent comme des moralisateurs de la société. Mais un moralisateur de la société ne s'adresse pas à un couple à 3h du matin et de manière répétitive. Les coups de fil de cette personne-là sont devenus trop fréquents pour dire : oui, on va discuter de ce qui s'est passé hier, de ce que les journaux ont écrit ou de ce que Hollande a dit. Il y a des immixtions vraiment dérangeantes.

Soupçonneriez-vous une idylle entre Kilifeu et votre épouse ?

Je ne soupçonne rien. Je remarque des choses. Déjà que je suis venu la chercher lors d'une réunion de ''Y en a marre'' au Relais. Je crois qu'une bonne partie des problèmes vient de là. Ils ont fragilisé mon  ménage.

Seriez-vous jaloux ?

Un homme qui n'est pas jaloux n'en est pas un, tout comme une femme qui n'est pas jalouse. Ces choses-là ne sont pas des défauts. Il n y a rien de mal à être jaloux. Dans divers témoignages qu'elle a faits publiquement sur moi, elle même dit que je suis romantique. Je le suis. C'est vrai. Mais mon romantisme est tempéré par mon pragmatisme. Des femmes sont passées par ici et chacune d'elle a un moment donné été la déesse. Plus qu'une princesse. Mais quand j'ai vu que c'était inéluctable, c'est comme si cela ne s'est jamais passé. Je me sépare de mes femmes dans les meilleures conditions. Là je lui ai envoyé à la veille de son départ un coffre-fort plein de bijoux. Il coûte des centaines de millions. Nous c'est comme cela qu'on frappe les femmes. Nous sommes tous des passants mais nous devons marquer nos passages.

N'êtes-vous pas trop possessif ? Votre femme est une actrice politique. N'est-ce pas son droit d'intégrer ''Y en a marre'' si elle le souhaite ?

Non, ''Y en a marre'' ne peut pas avoir le droit d'appeler ma femme à 3h du matin. Et puis si j'ose dire, ma femme est la présidente des femmes de mon parti. Notre doctrine n'a rien à voir avec ''Y en a marre''. Nous enseignons

le contraire du ''Y en a marrisme''. Ils ont des apparences que nous ne voulons pas. Je ne suis pas possessif. Elle même le dit.

Votre verdict est sans appel, Y en a marre a bousillé votre mariage ?

Oui, c'est quelque part Y en a marre. Et celui qui apparaît comme leur chef, Fadel Barro, est mon neveu. Le frère utérin de sa mère est le fils de Baye Niass et moi je suis le fils de Khalifa Niass. C'est mon neveu. Ils ne doivent pas être de moralité douteuse, s'ils veulent faire passer leur message.

Où est Béchir, l'enfant qu'on vous accuse d'avoir kidnappé ?

Il est au daara. Le daara que j'ai fréquenté quand j'avais son âge.

Vous l'avez vraiment kidnappé ?

Non du tout. Et vous savez, le jour où je suis parti avec lui, sa mère m'a appelé dans la voiture et m'a dit qu'elle allait nous devancer à Dakar. Elle est venue ici avec un célèbre rappeur que le gardien a identifié et un autre gars. Ils sont montés et ont forcé la porte de ma chambre à coucher. Ils ont emporté un téléphone portable en or et des bijoux.

Tout cela s'élève à combien et avez-vous porté plainte ?

C'est estimé à plus de 300 millions. Je n'ai pas porté plainte, mais çà a été constaté par huissier. Quand je sais qu'en faisant quelque chose cela peut porter préjudice à la mère de mes enfants, je ne la fais pas. Si je vois que je peux faire une opération chirurgicale, je la ferais.

Qui est le célèbre rappeur que vous accusez d'être un voleur ?

Vous êtes le journal ENQUÊTE. Enquêtez pour le découvrir. Je ne vous en dirais pas.