Publié le 10 Jun 2016 - 19:09
ESCROQUERIE

Le Sous-préfet de Rufisque-Est traine en justice un pharmacien

 

Le Sous-préfet de Rufisque-Est a trainé en justice un pharmacien pour escroquerie. L’affaire, plaidée hier devant le tribunal correctionnel de Dakar, sera vidée le 14 juillet.

 

Le véhicule vendu au sous-préfet de Rufisque-Est, Mme Ndèye Madjiguène Niang, par le pharmacien Abdou Aziz Ndiaye, est-t-il d’occasion ou une épave ? La question a été débattue hier, car après avoir versé la somme de 3 millions F CFA au pharmacien, l’autorité administrative a reçu un véhicule qui n’a eu de cesse de tomber en panne, avant de finir au garage. Depuis le mois de décembre dernier, elle n’a pas reçu son argent, malgré les promesses de remboursement du vendeur. Alors pour rentrer dans ses fonds, elle a saisi la justice. Selon ses explications, au moment de la transaction, le prévenu lui a fait croire que le véhicule n’avait aucun problème, sauf que le moteur avait une fois chauffé, mais qu’il l’avait réparé.

C’est pourquoi, a-t-elle confié hier, à la barre du Tribunal : ‘’J’ai eu confiance en lui et j’ai consenti à acheter le véhicule à trois millions’’. Mais, la partie civile a vite déchanté, lorsque, trois jours après, elle a voulu se rendre à Fatick avec son époux. Ayant quitté Rufisque à 11Heures, ils ne sont arrivés qu’à 18heures. ‘’Au cours du voyage, mon mari ne cessait de l’appeler pour l’informer des pannes, car, outre le moteur, le joint de culasse surchauffait aussi’’. Après une série de pannes, Mme Niang a fini par réclamer la restitution de son  argent. Mais, le prévenu lui a proposé un autre véhicule, après l’avoir au préalable mise en rapport avec des mécaniciens. Depuis le mois de décembre, elle attend le remboursement de son argent, à défaut de son véhicule qui se trouve entre les mains du mécanicien du pharmacien.

Entendu à son tour, le prévenu a dégagé en touche, en niant avoir remis la voiture au mécanicien. Abdou Aziz Ndiaye a laissé entendre que c’est ce dernier qui a pris l’engagement de réparer la voiture, lorsqu’ils ont été convoqués à la police. En outre, le pharmacien a juré que le sous-préfet a acheté en connaissance de cause, puisqu’il lui avait expliqué la panne, avant la transaction. Pour se dédouaner, il a confié avoir même proposé à la partie civile l’annulation de la vente. Que celle-ci a décliné son offre, en prenant l’engagement de tout réparer. Mais, le conseil du Sous-préfet, Me Bamba Sylla, a indiqué que le prévenu a vendu un véhicule en mauvais état dans l’intention de s’approprier les 3 millions de sa cliente. Il a demandé que le pharmacien soit déclaré coupable d’escroquerie et qu’il rembourse la somme de 4 millions F CFA.

Une demande qui a fait dire à Me Mbaye Sène, conseil du pharmacien, qu’il s’agit d’une affaire purement civile. Mieux, il a accusé la plaignante d’avoir aggravé la panne. Il en veut pour preuve le fait que Mme Niang ait continué les versements, après avoir découvert la panne. ‘’Elle aurait dû dénoncer la vente, mais elle a continué les versements’’, a-t-il martelé, avant de plaider la relaxe pure et simple, alors que le parquet a demandé l’application de la loi. Délibéré le 14 juillet.

FATOU SY

 

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