La Pacte invite à un audit du fichier électoral
Après évaluation du scrutin référendaire du 20 mars dernier, la Plate-forme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections (Pacte) invite à un toilettage du fichier électoral.
Après le Parti socialiste (Ps), la Plate-forme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections (Pacte) appelle à un toilettage du fichier électoral, à l’issue du référendum du 20 mars dernier. Selon les camarades de Mazide Ndiaye, président de ladite Plate-forme, ‘’c’est dorénavant une exigence que d’enlever dans ce fichier le stock mort qui s’accroît d’élection en élection’’. C’est pourquoi ils ont appelé hier, au cours d’un point de presse tenu à Dakar, les tenants du pouvoir à procéder à un audit du fichier électoral afin d’en extirper le stock mort et tous les électeurs décédés. En même temps, ils ont invité le gouvernement à faire figurer la photo de l’électeur sur la liste d’émargement de manière à permettre le vote avec la carte d’électeur ou la carte nationale d’identité.
Ces organisations de la société civile ont par ailleurs relevé des manquements dans l’organisation et le déroulement du scrutin référendaire du 20 mars dernier. Elles ont d’emblée dénoncé le démarrage prématuré de la campagne alors que celle-ci n’était pas encore officiellement ouverte. Elles ont en outre fustigé l’attitude du ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo qui, selon eux, a été à la fois juge et partie. Dans la même veine, ces organisations de la société civile ont dénoncé ‘’l’ostracisme de la RTS (Radiodiffusion télévision sénégalaise) envers les partisans du NON, la campagne déguisée menée par des ministres de la République dans le cadre du fonctionnement normal des institutions de la République et l’implication de l’institution qu’est le président de la République dans la campagne référendaire’’.
Ces failles décelées très tôt dans le déroulement de la campagne ont en effet amené les membres de la Pacte à vouloir participer à l’observation du scrutin, mais en vain. ‘’Par lettre en date du 17 mars, nous avons adressé une demande d’accréditation au ministre de l’Intérieur, correspondance restée sans réponse’’, a confié le coordonnateur technique des commissions de la Pacte, Babacar Fall. Ce dernier a déploré ainsi l’absence de ‘’collaboration du ministre en charge des élections qui aurait dû délivrer des accréditations à tout organisme désirant observer le déroulement du vote’’.
Ces manquements décelés, les camarades de Mazide Ndiaye ont en effet formulé des recommandations pour l’amélioration du déroulement des scrutins à venir. Ainsi, ils ont appelé les tenants du pouvoir à combler le vide juridique concernant l’organisation du référendum dans le dispositif électoral et à procéder à une révision du Code électoral avant les délais règlementaires. La Pacte a également invité le pouvoir central à renforcer les pouvoirs de sanctions du Cnra. Aussi recommande-t-elle le contrôle et le plafonnement des dépenses électorales.
Se prononçant sur le faible taux de participation à ce scrutin, les membres de cette plate-forme sont d’avis qu’on ne peut obliger aucun électeur à accomplir son devoir citoyen. Pour autant, ils ont invité les acteurs à alléger le processus électoral et les partis politiques à davantage sensibiliser les citoyens sur le sens du vote.
HABIBATOU TRAORE