Les arnaqueurs seront poursuivis en justice
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Le secteur privé fourmille de fraudeurs en tout genre. Désormais, ils seront traqués sans relâche. Le directeur des Etablissements privés de santé en a fait l’annonce, ce samedi.
Les fraudeurs du secteur privé sont avertis. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte poursuivre en justice toute personne non-habilitée à s’installer dans le secteur privé. Un comité va être également mis en place, afin de pérenniser l’activité. L’annonce a été faite, ce samedi, par le directeur des Etablissements privés de santé.
Selon le docteur Henriette Cécile Diop, sur les 125 structures privées visitées, seules 71 sont en règle, soit 56, 8 %. Il y a 28 établissements qui n’ont pas du tout d’autorisation, soit 39,2 %. Il y a, souligne-t-elle, une structure qui avait une autorisation par note de service, ce qui est illégal. ‘’Parce que les autorisations sont signées par le ministre de la Santé et enregistrées au niveau du Secrétariat général du gouvernement. Malheureusement, cette structure était installée par une note de service’’, fustige-t-elle.
Il y a également parmi les structures illégales, explique la directrice, quatre dont les dossiers étaient en cours au niveau du ministère de la Santé. ‘’Quand les gens déposent, ils n’attendent pas d’avoir l’autorisation, parce qu’ils disent que cela prend trop de temps, car la durée est de deux à trois mois. Ces quatre structures avaient commencé à fonctionner sans avoir leur arrêté qui était en cours au niveau du ministère de la Santé’’, a dénoncé le Dr Diop. Qui présentait les résultats d’une opération organisée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale dans le privé.
Il s’agissait d’identifier toutes les structures privées illégales dans la région de Dakar et les gens qui ont des diplômes, mais qui n’ont pas l’autorisation d’exercer le métier de la médecine. Cela, pour lutter contre la prolifération des structures de santé privées illégales. Parmi les structures sans autorisation, il y a celles tenues par des professionnels qualifiés et habilités n’ayant pas fait les démarches nécessaires. Le docteur Henriette Cécile Diop soutient qu’ils seront accompagnés à régulariser leur situation. Il y aura une mise en demeure des professionnels qualifiés habilités, mais, outrepassant leur autorisation.
Par contre, une lettre sera envoyée au gouverneur pour la fermeture de toutes les structures illégales. C’est-à-dire celles tenues par des professionnels qualifiés, mais non-habilités à exercer à titre privé et les structures tenues par des personnes non-qualifiées et non-habilitées à exercer la médecine.
Selon le docteur Henriette Cécile Diop, les 125 structures sont composées de 39 cabinets médicaux, 40 cabinets paramédicaux, 25 cliniques, 11 centres de santé et 10 autres (un poste de santé communautaire, une structure d’accouchement à domicile, trois cabinets opticiens, trois structures chinoises, un centre de dialyse et une case de santé). ‘’Des fois, nous étions confrontés à des problèmes, parce que le répondant n’est pas sur place. D’autres refusaient même d’accueillir la délégation. Il était même difficile de repérer d’autres structures, surtout en banlieue, parce qu’elles ne se trouvent pas dans la cartographie’’, renseigne-t-elle.
Ainsi, cette visite leur a permis de constater qu’à Dakar, le secteur privé occupe une place assez prépondérante dans le système de santé. A l’en croire, il y a beaucoup plus de structures privées que publiques. Avec une offre diversifiée allant de la médecine générale à toutes les spécialités ; ce qui pousse les patients à fréquenter ce secteur.
Dans le privé, révèle-t-elle, il y a plusieurs structures, notamment les cabinets paramédicaux, les médicaux, les cabinets de spécialistes, les cliniques, les hôpitaux privés, les dispensaires privés catholiques, les centres de santé, les postes de santé, entre autres. ‘’Tout ça dans un contexte où les textes sont obsolètes et la loi qui gère la médecine date de 1966’’, déplore le docteur Henriette Cécile Diop. D’autant que le secteur privé représente 46 % de l’offre de soins nationale.
Sur 3 189 structures au total, les 1 493 sont dans le secteur privé. Les cabinets de soins au nombre de 440, les cabinets 359, les cabinets dentaires 207, les laboratoires privés 26, les cliniques 118, les hôpitaux privés 3 et les centres et postes de santé non-lucratifs 147. ‘’On le voit, à Dakar, l’offre de soins du privé est supérieure au public, avec 60 % de structures qui sont dans le privé’’.
VIVIANE DIATTA