Les terribles révélations de l’enquête
Tristement célèbre, Cheikh Gadiaga fait encore parler de lui. Cette fois, c’est une rocambolesque affaire d’extorsion de fonds. Après avoir créé un site d’informations, il aurait commis Moïse Rampino, le poulain de Karim Wade, pour s’attaquer à des pontes du régime. Certaines victimes soupçonnent, par ailleurs, le promoteur de lutte Gaston Mbengue d’être mêlé à cette sale affaire qui n’a pas encore révélé tous ses secrets.
C’est comme dans un film de mafia. Les acteurs principaux, Cheikh Gadiaga et Moïse Rampino, avaient réussi à mettre en place une véritable machine à soutirer des sous à des pontes de la République. Depuis hier, ils ont été mis hors d’état de nuire par la Section de recherche de la gendarmerie de Colobane. Cela fait suite à une plainte déposée par Pape Mael Diop, Directeur général des Aéroports du Sénégal, auprès du procureur.
Leur scénario était presque parfait. Il est digne des grands réalisateurs de Hollywood. En quoi consistait-il ? Eh bien, après avoir créé un site internet, la bande avait pour spécialité, d’après nos sources, des ‘’injures’’ et attaques gratuites proférées contre les pontes du régime. Une fois ciblés, ces derniers faisaient l’objet d’attaques sans répit. Jusqu’à ce qu’ils acceptent de négocier le prix de leur ‘’liberté’’.
Parmi les victimes, il y a, outre Pape Mael Diop qui a refusé le ‘’chantage’’ et porté l’affaire devant la justice, le directeur général des Impôts et Domaines Cheikh Tidiane Ba, le directeur des Domaines Mamadou Mamour Diallo, le colonel de la douane Amadou Lamine Sarr, Chef de la Subdivision du Mol 2, l’ancien directeur général des Douanes Papa Ousmane Guèye, un autre soldat de l’économie du nom de Issa Niang, ainsi que le tout-puissant ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Amadou Ba.
L’enquête, ouverte depuis quelques jours, ne cesse de révéler des secrets. Nous tenons de nos interlocuteurs qu’en fait, les sieurs Gadiaga et Rampino ne sont que la face visible de l’iceberg. Derrière eux, se cache une autre personnalité qui se chargeait de jouer les bons offices entre les auteurs des attaques et leurs victimes. Pour échapper au lynchage médiatique, certains n’ont pas hésité à mettre la main à la poche. Arrosant ainsi les ‘’journalistes’’ de circonstance d’espèces sonnantes et trébuchantes. Et le tour est joué. Dès qu’elle accepte de verser de l’argent, la victime, du tic au tac, passe du statut de démon à celui d’un ange. Fini alors les attaques et place aux lauriers.
Gaston Mbengue accusé d’être le troisième larron
Une chose est sûre : Cheikh Gadiaga et Moïse Rampino n’ont pu agir seuls dans cette sale affaire de chantage et d’extorsion de fonds. S’ils ont pu accéder à certaines de leurs victimes, c’était avec la complicité d’une troisième personne plus puissante. Certaines informations n’ont pas hésité à désigner le promoteur de lutte Gaston Mbengue comme étant le troisième larron qui tirait les ficelles. Il aurait, selon toujours nos informateurs, rapproché Cheikh Gadiaga et certaines victimes dont le ministre Amadou Ba. Nos sources, généralement bien informées, affirment qu’après la publication des articles incriminés, c’est Gaston lui-même qui appelait les victimes, d’abord pour les tenir au courant, avant de leur demander de donner de l’argent aux auteurs pour acheter leur silence. Allant plus loin, nos interlocuteurs sont aussi revenus sur la rencontre entre les deux hommes chez l’autre promoteur de lutte Aziz Ndiaye, à l’occasion du dernier Gamou de Tivaoune, et à l’hôtel Terrou bi de Dakar.
Il faut noter que si Cheikh Gadiaga est réputé être un ‘’escroc’’ notoire pour avoir été, à deux reprises, arrêté pour des faits similaires, Moïse Rampino a, lui, été révélé au public sénégalais lors du procès de Karim Wade. Il aurait, selon nos sources, reconnu être le rédacteur des articles. Quant à Cheikh Gadiaga, as de l’escroquerie, il est décrit comme un analphabète.
Pour cette raison d’ailleurs, certains estiment que la question majeure qui se pose est de savoir comment, dans un pays normal, on peut permettre à un analphabète comme Cheikh Gadiaga de créer un organe de presse ?
Mor Amar