‘’S’il s’agit de compétence, Mimi Touré a sa place dans le gouvernement’’
En marge d’une signature de partenariat avec l’ambassade des Pays-Bas au Sénégal, la présidente de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) s’est émue du limogeage de Mimi Touré et dénoncé la sous représentation des femmes dans le nouveau gouvernement.
Le limogeage de Mme Aminata Touré à la tête de la Primature est une pilule amère pour l’Association des juristes sénégalaises (AJS). Sa présidente, Mme Fatou Kiné Kamara, considère que si les nominations se font sur la base de la compétence, le Premier ministre sortant a toujours sa place dans le gouvernement. ‘’Elle a fait un travail extraordinaire en très peu de temps’’, a salué Mme Kamara. Selon elle, Mme Touré a beaucoup œuvré pour l’accès à l’égalité pour les femmes. A ce propos, elle a cité la loi sur la nationalité permettant aux Sénégalaises mariées à des étrangers de donner la nationalité à leurs enfants et conjoints.
Parmi les actions réalisées par l’ancienne PM, Fatou Kiné Kamara cite ‘’la mise en place d'un comité pour l’harmonisation de la législation interne avec la Constitution et avec les conventions sur les droits fondamentaux de la personne humaine signées et ratifiées par le Sénégal’’.
Non sans rappeler l'octroi, par ONU-Femmes, du financement du Projet d’appui à la promotion des droits des femmes et des enfants (PAPDEF) dans l’optique d’apporter une assistance juridique, psychologique, médicale aux victimes de violences sexuelles. Des réalisations qui font dire à la présidente de l’AJS que Aminata Touré ‘’a incarné le leadership féminin au point que toutes les femmes sénégalaises en sont fières’’.
Aminata Touré ‘’est l’incarnation de la compétence’’. Par conséquent, elle estime qu’il est temps qu’on mette les femmes dans les places de direction, de gouvernement autant que les hommes. Sur sa lancée elle a déploré la sous représentativité des femmes (7/30) dans la nouvelle équipe gouvernementale.‘’ ‘’S’il y avait l’équité et la justice dans les nominations, on aurait pu se passer de la loi sur la parité car s’agissant de compétence, les femmes n’ont rien à prouver’’, a lâché la juriste.
Pour qui il y a une discrimination systématique au détriment des femmes dès qu’il est question de faire des choix. ‘’Cela fait tellement d’années que les femmes protestent mais on ne les écoute pas. Or, elles doivent participer à la mise en œuvre des politiques. Et c’est dommage qu’on doive toujours le rappeler…’’, conclut-elle, comme excédée.
FATOU SY