Femmes travailleuses

Hier, lors de la cérémonie d’installation de la première vice-présidente des comités de femmes du Bureau régional Afrique francophone de la Fédération syndicale mondiale (FSM), Aissatou Faye Fall est revenue sur la situation des femmes. Selon elle, toutes les travailleuses devraient s'organiser et promouvoir leurs revendications. La lutte des femmes au travail doit commencer dans le milieu professionnel et au sein des organisations syndicales. Bien que la participation des femmes dans la population active, selon elle, a augmenté ces dernières décennies et qu'elles sont majoritairement dans des domaines tels que les services et l'agriculture, la représentation syndicale et la participation en tant que membres et leaders des syndicats reste très limitée.
Ce qui s’explique, d’après elle, par de nombreux facteurs pouvant influer sur cette situation. ‘’Une grande proportion de femmes travaille dans le secteur informel et dans des conditions atypiques, il leur est difficile de s'organiser et de s'affilier à des syndicats. Beaucoup de femmes travailleuses ne sont pas conscientes du potentiel des syndicats en leur nom, d'autres craignent les représailles de leurs employeurs, d'autres n'ont pas le temps de participer à des activités syndicales en raison de leurs responsabilités familiales, etc.’’, dit-elle. ‘’En outre, certains syndicats n'ont pas prêté attention ni priorité à ces questions d'égalité entre les sexes pour diverses raisons, défis et situations, mais la vérité est que les femmes ont besoin de syndicats et les syndicats ont besoin des femmes. Les organisations syndicales doivent démontrer que l'égalité des sexes fait partie intégrante de leurs propres politiques et structures.
Nos syndicats peuvent être un atout ! Poussant pour le changement vers l'égalité entre les sexes au niveau de l'organisation syndicale, au niveau de l'entreprise, mais aussi aux niveaux national et international en partenariat avec d'autres intervenants. Dans le contexte actuel du capitalisme néolibéral, atteindre une véritable égalité des femmes dans la vie économique, professionnelle, sociale et politique exige de de s'en prendre aux causes de cette situation, de supprimer la notion patriarcale de la femme comme étant ‘’une marchandise, une propriété et d'avancer dans le processus de transformation radicale de la société’’, a-t-elle expliqué
...Pour la présidente de la Fédération générale des travailleuses du Sénégal dans le département de Pikine, le XVIe Congrès de la FSM est une occasion de discuter et de réfléchir sur ces questions des travailleuses et d'examiner ce qu’elles peuvent exiger aux gouvernements et employeurs. Ainsi, elles tenteront de voir comment avoir une meilleure représentativité des femmes dans les syndicats, comment faciliter un accès aux postes de dirigeants syndicaux, ainsi intégrer leurs exigences dans les politiques, et dans le processus de négociation collective. ‘’L'émancipation des femmes est une partie inséparable de l'émancipation de la classe ouvrière et de la lutte des classes dans nos sociétés. La lutte des travailleurs et des travailleuses est la même lutte pour l'élimination de l'exploitation de l'homme par l'homme.
Les syndicats de classe sont appelés à jouer un rôle plus actif dans ces questions’’, a-t-elle dit. La lutte pour le plein emploi, le travail rémunéré avec qualité et avec le respect des droits du travail, la promotion de l’accès équitable à l'éducation, le développement des compétences et la formation professionnelle, la promotion des campagnes de syndicalisation des travailleuses, entre autres points, sont des combats à mener, selon elle.