Publié le 16 Sep 2013 - 18:20
FORMATION POUR LA FONCTION PUBLIQU

 Les élèves greffiers crient à l'injustice

 

 

Les pensionnaires du Centre de formation judiciaire (CFJ), logés à l'École nationale d'administration (Ena), s’insurgent contre leurs conditions d’études. Ils se plaignent, entre autres d'avoir droit à une bourse mensuelle de 36 000 F Cfa, alors que les élèves du Cycle B de l’Ena ont droit jusqu'à 130 000 F Cfa.

Deux poids deux mesures. C'est ce que pensent les élèves greffiers du Centre de formation judiciaire (CFJ) à propos de leurs conditions d'études comparées à celles des pensionnaires de l'École nationale d'administration (Ena). D’après certains qui ont parlé sous le sceau de l’anonymat, les élèves greffiers n’ont qu’une bourse mensuelle de 36 000 F Cfa. Alors que, avancent les plaignants, les élèves du Cycle B de l’Ena bénéficieraient d’un salaire compris entre 129 000 et 130 000 F Cfa.

Pourtant, renseignent nos interlocuteurs, les pensionnaires des deux  filières y sont tous entrés avec le niveau baccalauréat. ‘’Les élèves de l’Ena sont mieux favorisés, 100 fois mieux favorisés que nous. Ils sont logés, bien nourris et à côté, nous sommes en train de suivre notre formation dans des conditions extrêmement difficiles'', dénoncent les futurs greffiers. Ils parlent de cherté des tickets de restauration par rapport à leur bourse. Selon eux, pour accéder au restaurant de l’Ena, ils doivent, à l’instar des autres élèves salariés, débourser 400 francs Cfa pour le déjeuner, autant pour le dîner, et 150 francs au petit déjeuner.

Les choses ne se présenteraient pas mieux en matière d’accès au logement. ''Les étudiants du CFJ n’ont pas accès au logement, alors qu’il y a des chambres à l’intérieur de l’école. Ce qui fait que nous sommes obligés de chercher des logements dans les quartiers environnants, des chambres à 30 000 ou 40 000 francs par mois. Pour une bourse de 36 000 francs, c'est presque impossible’’, se lamentent nos interlocuteurs. Les frondeurs ajoutent qu'à l’école, on leur exige ''des costumes avec cravate et des habits traditionnels, ce qui coûte excessivement cher. Lorsqu’on n’est pas bien habillé, on a des blâmes venant de la direction, alors que la bourse ne nous permet même pas de nous restaurer''. 

Par ailleurs, ces élèves greffiers se sentent isolés à l’Ena. D'après eux, le CFJ, qui comporte une section greffe et une section magistrature, n’aurait que 3 salles à sa disposition : une salle de conférence et deux autres pour les cours. ‘’Le CFJ, une école qui doit former les magistrats et qui ne dispose pas de locaux, c’est inadmissible pour un État qui veut développer sa Justice. Lorsqu’il y a des séminaires à l’école, les élèves greffiers sont obligés de partir à la Cour d’Appel pour suivre leurs cours’’, pestent nos confidents.

''Manque de volonté''

A en croire les protestataires, leur promotion est composée de 50 élèves greffiers, dont 35 entrés par concours direct et 15 par voie professionnelle. ''Nous sommes allés voir le directeur adjoint pour lui expliquer la situation, il a répondu qu’il a fait de son mieux. Et que maintenant, si nous voulons une bataille, il est prêt. Cette direction n’a aucune considération envers nous’’, s'étranglent ces mécontents.

Ils exigent de la direction de l'Ena la finalisation du texte modifiant le statut des élèves greffiers pour en faire des élèves salariés. ‘’Ils nous avaient expliqué qu’il y avait un décret dans le circuit pour modifier notre statut, c'est-à-dire faire de nous des salariés, comme les élèves du niveau B de l’Ena. Mais, il y a un manque de volonté manifeste de la part de la direction pour régler notre situation’’, soutiennent les futurs greffiers. Lesquels appellent le nouveau ministre de la Justice à s’enquérir de la situation des élèves greffiers qui, disent-ils, vont bientôt se faire entendre. ''Il faut que le nouveau ministre soit courant de notre situation. l’Ena est mieux traité que le CFJ'', résument nos interlocuteurs.

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