L’ONFP veut redonner aux diplômes leur valeur d’antan
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Au Sénégal, il y a beaucoup de filières de formations et dans tous les domaines. Ce qui crée une forme de profanation du parchemin de certification qui devrait plutôt valoriser les titres et grades des titulaires. C’est pour cette raison que l’Office nationale de la formation professionnelle veut rationaliser les certificats pour leur rendre leur valeur d’antan.
Dans les secteurs de la formation professionnelle, de nouvelles filières viennent s’ajouter aux classiques. Ce qui engendre une pléthore de diplômes et d’attestations qui sanctionnent ces formations à leur terme. Cette situation engendre une grande confusion. Le directeur de l’ONFP a annoncé sa volonté de rationnaliser ces certificats pour que le diplôme retrouve sa place traditionnelle dans la société. Pour Souleymane Soumaré, la question des titres ou grades délivrés pour attester un niveau de qualification voire le degré d'aptitudes et de connaissances des compétences dans les branches professionnelles est un sujet qui doit attirer l’attention des uns et des autres.
« Le constat est général : il pilule des diplômes et attestations comme certificats dans notre environnement, au point qu’il semble que nous perdions de vue le contrôle de la propriété de l’entreprise, ce qui a toujours reflété sa marque et fait sa fierté. Je veux nommer les titres de qualification professionnelle qui doivent jouir d’une exclusivité dans la nomenclature des titres et grades pour les formations de niveau intermédiaire dans le milieu professionnel », a d’emblée indiqué le Dg Souleymane Soumaré, qui s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture de la 23ème assemblée générale du Haut conseil du dialogue social qui se tient présentement à Saly-Portudal.
A ses yeux, il « est temps que les branches professionnelles puissent davantage s’en approprier et en prendre soin, parce qu’il s’agit de leur « bébé » qu’elles ont vu naitre et grandir. » En effet, poursuit-il, « en tant qu’outils de développement des compétences, ces titres sont les mieux susceptibles de contribuer à une meilleure gestion des ressources humaines et à la stabilité des relations de travail à côté du dialogue social. »
A en croire M. Soumaré, l’Office n’a pas le droit de faillir à ses nobles missions. « Soyez en rassurés, car il y tient comme à la prunelle de ses yeux, tant il reste vrai qu’il ne ménage aucun effort pour répondre à la demande des branches professionnelles, demande qu’il anticipe au besoin par des études, afin de mieux faire correspondre la qualification de ressources humaines non seulement à l’exercice de la charge de travail, mais surtout, aux besoins de l’entreprise », assure-t-il. Et de préciser : « c’est dans ce cadre que l’Office a eu à réaliser une importante étude en 2018 intitulée : ‘’besoins du Sénégal en ressources humaines qualifiées dans les secteurs prioritaires de l’économie à l’horizon 2025’’. Il en est de même du ‘’répertoire des emplois et titres dans les secteurs économiques et par branche professionnelle au Sénégal’’, une étude réalisée dans le cadre de la mise en pratique du Cadre méthodologique d’élaboration des classifications professionnelles des conventions collectives initié par l’ONFP en partenariat avec le HCDS, en vue d’aller vers la révision des annexes de classification des conventions de branche professionnelle. »
Pour lui, ce répertoire constitue un output important dans la mise en œuvre du Plan national de renforcement du dialogue social (PNRDS).
D’ailleurs, la Présidente du Haut conseil du dialogue social a informé que ces trois jours de travaux permettront à tous leurs membres « de se familiariser avec le projet de plan national de renforcement du dialogue social (PNRDS) en cours de finalisation, mais également, de prendre connaissance des missions et responsabilités confiées à chaque entité, notamment le HCDS, dans la mise en œuvre dudit Plan. » Innocence Ntap Ndiaye souligne, à ce titre, que « le ministère en charge du Travail a élaboré le projet de Plan de mise en œuvre du PNRDS qu’il a soumis au comité technique qui l’a amendé et qui permet d’identifier les rôles et responsabilités de chacune des parties prenantes. »
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)