Publié le 17 Jun 2023 - 13:14
GRÈVE IMPÔTS ET DOMAINES

Les grévistes prennent le contrepied du DG

 

Dans un communiqué reçu hier à EnQuête, le Bureau exécutif national du Syndicat autonome des agents des Impôts et Domaines (Said) dit avoir évalué sa grève des 15 et 16 juin. Et contrairement à ce qu’a dit la direction des Impôts et Domaines hier, le mot d’ordre de grève a été bien suivi. ‘’En effet, disent-ils, les déplacements effectués au niveau des centres de services fiscaux de Dakar ces deux jours et les retours des points focaux des régions pour évaluer le mot d’ordre révèlent que le mouvement d’humeur a bien réussi’’, déclarent les syndicalistes. 

D’après les membres du Said, ‘’malgré que la hiérarchie a sorti les gros moyens hier pour tenter vainement de discréditer et d’endiguer le mouvement, la réalité du terrain est têtue. Les services de la DGID ont, à peine, fonctionné, le jeudi 15 et le vendredi 16 juin 2022. Le Ben félicite l’ensemble des agents de la DGID et surtout les membres du Said qui ont suivi le mouvement à plus de 91%’’.

Le Bureau exécutif national du Said annonce, en outre, la tenue d’une assemblée générale extraordinaire prochainement, afin de valider le deuxième plan d’action. Cela dit, la lutte continue.

Bras de fer avec la tutelle

Ainsi, est entamé un bras de fer avec la tutelle. Dans une lettre ouverte adressée au directeur général des Impôts et Domaines, les syndicalistes répondent à son communiqué du jeudi annonçant un recouvrement record ce 15 juin. ‘’Est-il nécessaire de vous rappeler que la DGID de 2023, après avoir recouvré 2 000 milliards au titre de l’exercice 2022, se trouve dans l’incapacité de doter ses agents en matériels ou mobiliers, en bureaux, en véhicules ou carburant, climatiseurs, etc. Parfois c’est du simple papier ou des enveloppes qui bloquent le travail. Ainsi, beaucoup de nos collègues se retrouvent dans des pièces exiguës où occupants et visiteurs se trouvent constamment incommodés par un remugle. Certains n’ont tout simplement pas de bureaux.  Les recrutements tous azimuts, sans cohérence aucune, et la mauvaise répartition géographique du personnel en place viennent aggraver cette situation en amenant certains collègues à s’entasser dans les bureaux’’, répliquent les syndicalistes. 

‘’Les endroits qui abritent les CSF de Kolda et de Fatick sont une honte pour toute la DGID. Le service cadastral de Diourbel est logé dans un bâtiment datant de l’époque coloniale et des toilettes dont l’état et notamment l’odeur pestilentielle donnent l’image d’un haras abandonné. Les multiples alertes de la protection civile sur les risques qu’encourent certains collègues en restant dans ces locaux ne semblent pas vous inquiéter outre mesure. Pendant ce temps, on est paradoxalement en train de doter certains services de matériels qu’ils sont incapables de déployer, faute d’espace’’, se désolent-ils dans leur lettre ouverte.

Le Said déclare que ‘’les collègues du CSF de Louga ont eu du mal cette semaine à imprimer les déclarations, tandis qu’au centre des Parcelles Assainies, des agents passent leur temps à redémarrer une imprimante mal en point ; mais vous préférez rassurer l’autorité que les recettes ne sont pas compromises par la grève. Nous en prenons bonne note. Justement, sur la question du plan de carrière, il convient de vous rappeler ou même vous informer (comme il semble que votre vision et responsabilité à la DGID ont commencé depuis quatre mois) que le SAID, après une grève totale en 2014 sur la question, avait signé un protocole d’accord avec le Ministre des finances. Dans ledit accord, le Ministère s’était engagé à prendre des mesures communes avec le SAID notamment l’institution de comités sur le plan de carrière dont les recommandations devaient être mises en œuvre sans délai’’.

 

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