La diète à l’Inefja
Plus d’une cinquantaine d’élèves non voyants observent une grève de la faim, depuis trois jours. Ils veulent un nouveau bus, étant donné que celui qu’ils ont n’a pas la capacité de recevoir tous les pensionnaires de l’institut.
Au moment où le Sénégal célèbre la journée internationale des handicapés, une cinquantaine d’élèves de l’institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles observent une grève de la faim, depuis le 03 décembre 2014. Ils demandent l’octroi d’un nouveau bus et laissent ainsi manifester la frustration qui les habite devant ce qu’ils considèrent comme un manque de considération et de volonté des autorités étatiques dans la prise en charge de leurs doléances. Le bus qu’ils ont ne peut pas contenir tous les pensionnaires de l’établissement.
Situé sur la route nationale numéro 3, l’institut se trouve en rase campagne. Le tintamarre habituel des élèves laisse place à un calme olympien qui ne laisse pas indifférents les passants. Seuls les oiseaux qui chantent perturbent la quiétude des lieux. A l’intérieur, plus précisément dans la salle du foyer socio-éducatif, les élèves sont couchés sur des nattes. Ils souffrent de douleurs musculaires. ‘’Nous avons évacué 5 élèves, trois filles et deux garçons qui présentent des signes d’hypoglycémie. Ils sont à l’hôpital Amadou Sakhir Ndjéguène de Thiès pour recevoir des soins’’, informe Seydina Oumar Diop, président du foyer socio-éducatif de l’inefja.
Depuis deux semaines, les élèves de l’Inefja observent des mouvements d’humeur. Allant de sit-in aux marches… Mais rien. Jusqu’à présent aucune solution n’est apportée à leur problème. En effet, après l’entrée en sixième, l’élève non voyant est orienté dans les collèges de Thiès. ‘’Tous les 68 élèves de l’Inefja qui font cours dans les différents lycées et collèges s’entassent dans le bus qui a une capacité de 30 places. De la porte de l’institut jusqu’aux différents établissements scolaires, nous courons d’énormes risques’’, informe le porte parole du jour.
Le jeune non-voyant de poursuivre : ‘’Nous avons jugé normal d’observer une grève de la faim, parce que nous avons emprunté tous les voies et moyens qui nous étaient permis, mais nous n’avons eu aucune réaction des autorités étatiques. C’est pourquoi nous ne baisserons pas les bras. Nous ne cesserons point de passer à la vitesse supérieure. C’est ce qui nous a poussé aujourd’hui à observer une grève de la faim illimitée’’. Ainsi, ils interpellent les autorités étatiques : ‘’Nous voulons étudier dans des conditions favorables et sans danger’’, souhaitent-ils.
NDEYE FATOU NIANG THIES