GREVE DES TRANSPORTEURS
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Attrait à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour abus de confiance et vol, Birahim Diagne accule la partie civile pour se dédouaner. Selon lui, le plaignant, qui prétend être un charlatan, l’a hypnotisé avant de lui soutirer de l’argent et de lui faire avaler ses selles. Malgré ses dénégations, il n’a pas échappé à la condamnation. Il a écopé d’une peine de deux mois de prison ferme.
La barre du tribunal des flagrants délits de Dakar était, hier, le théâtre d’une rocambolesque affaire qui a opposé Youssouph et Birahim Diagne. Le premier nommé reproche à Birahim les délits d’abus de confiance portant sur la somme de 165 mille francs CFA et de vol. S’étant rencontré à une mosquée, les deux individus ont sympathisé. Mais leur amitié n’a pas duré longtemps. Si l’on se fie aux déclarations de la partie civile Youssouph, c’est un vendredi qu’il a fait la connaissance de Birahim Diagne. Ce jour-là, dit-il, après la prière, il a été ébloui par la conversation entre ce dernier et le maître coranique qui donne des cours dans ce lieu de culte. A l’en croire, la discussion entre les deux hommes tournait autour du Coran et du mysticisme. Intéressé par les thèmes abordés par ceux-ci, il s’est joint à eux.
Poursuivant ses explications, le plaignant raconte qu’il a ensuite sollicité Birahim pour qu’il lui trouve un appartement dans un endroit calme, pour qu’il puisse exercer dans la discrétion son métier de marabout. Mais après avoir encaissé ses 165 mille francs CFA, son nouvel ami lui propose un studio meublé à Castor. Ce qu’il a accepté. Toutefois, celui-ci était chargé de lui trouver des clients ensuite, ils se partageaient le pactole. Leur amitié devenue plus sérieuse, Birahim lui demande un service.
En effet, il voulait passer la nuit dans le studio avec sa copine. ‘’Par humanité, j’ai cédé à sa demande et je suis allé me coucher au balcon. En dehors de faire des choses pas du tout décentes durant toute la nuit, car ils faisaient beaucoup de bruit, le matin il m’a enfermé là-bas et est parti avec mon argent, mes téléphones portables et mes gris-gris’’, a raconté Youssouph.
Pour sa défense, Birahim Diagne adopte une stratégie plutôt surprenante. Avec une assurance inouïe, il accuse le plaignant d’être un charlatan qui a abusé de lui et de ses amis. ‘’Il m’a fait croire qu’il est un grand marabout et qu’il dispose de pouvoirs mystiques. Il m’a donné un bain en pleine nuit, dans la rue. Il m’a, par la suite, réclamé 50 mille francs CFA. Montant que je lui ai remis sans piper mot. Depuis cette nuit, il m’a hypnotisé. J’adhérais à tous ses désirs. Je lui ai même présenté mes amis qui lui payaient son studio’’, a renseigné le prévenu qui a contesté les faits. Pis, Birahim a fait une révélation surprenante.
D’après lui, Youssouph faisait des choses effrayantes. ‘’Après avoir fait ses selles devant nous, il nous intimait l’ordre de les manger. De plus, il nous faisait avaler un mélange noirâtre avec une odeur nauséabonde. Mais au bout de 15 jours, quand on n’a pas vu de changement, on a décidé de ne plus payer son loyer’’, a-t-il fulminé.
En outre, après avoir passé la nuit dans le studio avec sa petite amie, Birahim explique qu’il a dû partir tôt, car il devait se rendre à l’ambassade pour l’obtention d’un visa. C’est la raison pour laquelle il m’avait remis un talisman.
D’ailleurs à ce propos, le témoin Élid renseigne que le prévenu a été appréhendé à Massalikune Jinane, à l’occasion d’un Gamou. ‘’C’est fortuitement qu’on l’a aperçu dans un coin de la tente en train de dormir. À côté de lui, il y avait le sac contenant les talismans de la partie civile. Quand on l’a réveillé, il a provoqué un scandale là-bas’’, témoigne Elid.
A la suite de Youssouph qui a réclamé 450 mille francs CFA pour dédommagement, le représentant du ministère public a requis l’application de la loi.
Malgré ses dénégations, Birahim Diagne a été reconnu coupable des chefs qui lui sont reprochés. Il a écopé d’une peine de deux mois ferme de prison. Il doit allouer à la partie civile la somme de 250 mille francs CFA en guise de réparation du préjudice causé.
MAGUETTE NDAO
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