Publié le 25 Apr 2014 - 17:28
HISTOIRE DE L’ÉRUDIT DE NGUETH

Mame Gore Sané Niang, l'ami de Serigne Touba et El Hadji Malick

 

Mame Gore Sané Niang est né vers 1840 à Affé Toune, à 7 km de Kaffrine. Il est le fils de Mame Bara Khoudia et de Mame Sané NDIAYE, originaire de Loumbeul (département de Linguère communauté rurale de Thiamène Pass). Son père a créé le village, sur recommandation de l’Almamy du Rip, Maba Diakhou Bâ.

 

Sa vie durant, Mame Gore Sané Niang s'est consacré à l’enseignement du Coran. Il est apparenté à Cheikh Ahmadou Bamba et El Hadji Malick Sy. À Affé, il se consacrait à Dieu, à l’enseignement religieux et à l’agriculture. Une fois par trimestre, il rendait visite à El Hadji Malick Sy, à Tivaouane et à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, à Diourbel. Son œuvre est immense. Pas moins de soixante-seize (76) talibés dont il a été le maître sont devenus Imams de leur localité, après une longue et solide formation. 

En 1902, il organisa son premier Gamou à Ngueth qui se perpétue jusqu'à nos jours. En 1912, le roi du Djolof, Bouna Alboury, regretta publiquement son éloignement de ses semblables. Maodo Malick lui fit la même remarque : ''Tu es si loin des gens pour leur servir pleinement'', lui dit-il. Serigne Touba usa de cette parabole pour lui signifier la même chose : ''La lumière qui éclaire ne se met pas de côté.
 
Elle se met au milieu.''
 
En 1913, Mame Gore Sané Niang entama un périple qui l'amena à Niamina où repose l’érudit Khabi Ahmed Ndiaye Niamina. Il y séjourna six (6) mois, avant de reprendre son bâton de pèlerin. L’escale de Pass Wéréane dura vingt-cinq (25) jours. Enfin, il arriva à Ngueth pour plus tard finir à Loumbeul. Il fut accueilli avec les honneurs par le vieux Sakha Thiane. Le chef de village de Ngueth Sakha Thiane le pria de rester, alors que Loumbeul le réclamait. 
 
1914, la nuit de prière en compagnie de Serigne Touba et El Hadji Malick
 
En 1914, il accueillit Serigne Touba et El Hadji Malick qui passèrent une nuit à Ngueth, la seule localité du Sénégal à avoir bénéficié de ce privilège. Les trois saints hommes s’adonnèrent à la lecture du Coran et tracèrent ensemble les limites du cimetière.
 
Les historiens racontent l’épisode des œufs de pintades ramassés en brousse, pour témoigner de sa dimension spirituelle. De retour donc à la concession du guide, la femme qui les avait ramassés, le trouvant en train de prier, se mit derrière lui. À la fin des dévotions, elle ne put faire cuire les œufs. Car l'eau refusait de bouillir, malgré le long moment passé sur le feu. Perplexe, elle en toucha un mot au marabout qui lui dit que c’est parce qu’elle avait déposé les œufs derrière lui, pendant la prière, et que le feu, docile, ne les a pas cuits.
 
Générosité légendaire
 
D’une générosité légendaire, les greniers à mil de Mame Gore Sané Niang étaient inépuisables. Tout le monde pouvait en profiter gracieusement. Les Wolof chantaient «Amoul Yon», tandis que les Peuls déclamaient «Ala Lawoul». En période de famine, des gens quittaient le Saloum pour se ravitailler chez lui, sans bourse délier. C'est ainsi qu'il a fondé le village de Ndindy, étymologiquement «Dindi Kif» (lutter contre la faim). En effet, pour vivre et faire vivre ses disciples, il s’adonnait à l’agriculture, notamment aux cultures vivrières. Ses champs, dit-on, étaient bien entretenus et immenses, si bien que vingt (20) chevaux pouvaient y travailler en même temps. 
 
Le saint homme laisse derrière lui de nombreux écrits, parmi lesquels des Commentaires de livres d’El Hadji Malick, Nour Rahmane Akhakhatoul Tijania ou (Lumière de Dieu sur la voie tidjane), Viatique du musulman (en Wolof), des Sermons (Khoutbas) : al Jumada (du Vendredi), d’Aïd el Fitr (Korité), Aïd el Kébir (Tabaski), plusieurs manuscrits du Saint Coran qu’il a transcrits à douze (12) reprises.
 
Ses enfants et petits-fils perpétuent son œuvre dans tout le Djolof. Ils célèbrent les mariages, accompagnent le repos des âmes disparues, renouent les fils du dialogue dans les familles désunies. Tout cela pour dire que Gor Sané Niang, c’est l’arbre qui cache la forêt.
 
MAMADOU NDIAYE (Correspondant à Linguère)
 
 

 

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