‘’Il y a eu un refroidissement de la part de l’Etat’’
Selon le maire de la commune de Dalifort, l’acte III de la décentralisation était un doux rêve, mais dans la pratique, les collectivités locales sont confrontées à plusieurs problèmes.
Si l’acte III de la décentralisation a suscité beaucoup d’espoir dans les communes du pays, son application laisse perplexes les différents acteurs du développement local. Le maire de la commune de Dalifort souligne avoir défendu cette réforme qu’il voyait comme la panacée des problèmes des collectivités. Depuis, il a déchanté. ‘’Dans son idée, tel que c’était présenté, on était tous pressé. Mais après, il y a eu un refroidissement de la part de l’Etat, car depuis que les départements ont été mis en place, l’acte III s’est arrêté. Et pourtant, c’est la phase une et on prévoyait d’autres phases avec le financement, par exemple, de la territorialisation, autrement dit la cohérence territoriale’’, a laissé entendre Idrissa Diallo. Qui prenait part à un atelier de formation de 50 jeunes sur la citoyenneté, dans le cadre du programme de certification citoyenne aux communes du Sénégal. Son objectif est de renforcer la fonction de veille d’action citoyenne sur les politiques de développement du Sénégal pour une amélioration de la qualité du service public fourni.
Selon l’édile socialiste en rupture de ban avec la direction de son parti, cette réforme a eu beaucoup de conséquences négatives. A l’en croire, sa commune perd environ 500 millions F CFA de taxes par an. ‘’Vous avez vu ce qui a accompagné l’acte III en termes de problèmes. D’ailleurs, les travailleurs des collectivités locales sont en grève. Et cela fait 3 jours qu’ils ne travaillent pas. Parmi leurs doléances, il y a le paiement des retards de salaires, les prises en charge du personnel, le problème du statut de l’agent ou de l’élu municipal. Rien n’est encore réglé’’, a soutenu l’ancien député socialiste. Qui a profité de la rencontre pour souligner que les populations ne comprennent pas comment marche une mairie, concernant le recouvrement.
En tant que maire, il fait l’ordre de recettes qu’il signe pour le donner au Trésor. ‘’C’est ce dernier qui gère l’argent des mairies. Moi, je ne peux pas aller dans une entreprise et dire aux responsables de me donner une somme. L’Etat me dit : ‘’Si on te doit quelque chose, c’est à toi d’aller le chercher.’’ S’il y a des problèmes techniques, le receveur me le signale, comme ce fut le cas de la SOGAS avec qui nous sommes présentement en contentieux devant la justice. Il faut que les gens comprennent que le maire n’a pas le droit de prendre un seul franc de la mairie, à part au niveau de l’état civil où on vend des timbres. Tout le reste, c’est au niveau du trésor directement et c’est l’affaire du ministère des Finances’’, a conclu Idrissa Diallo.
CHEIKH THIAM