IL AVAIT ASSASSINÉ SON AMI POUR DES RAILLERIES
Le mécanicien prend la perpétuité
‘’Je te tuerai avant la tombée de la nuit’’. Papa Ndongo n’avait cessé de proférer cette menace à l’endroit de Pape Abdoulaye Ndiaye, le 23 mai 2008. Sa menace, le mécanicien l’a exécutée le même jour en poignardant sa cible. Un crime qui lui a valu hier une peine de travaux forcés à perpétuité.
Cela soulagera-t-il le père de la victime ? Ce dernier, devant la barre de la Cour d’assises de Dakar, a affirmé qu'il ne pardonnera «jamais de la vie’’ l’assassinat de son fils, lui qui dit avoir ‘’trop souffert’’ de la mort de son rejeton. L’octogénaire a même versé des larmes en entendant l’assassin dérouler le film de l’horreur.
Ce jour-là, a raconté Papa Ndongo, la victime qui était son ami, l’a appelé pour le charger d'une commission. Selon ses dires, le défunt s’est mis à l’insulter après qu’il lui a fait comprendre ne pas être en mesure d'y aller «à cause de la chaleur». La suite : ‘’Nous nous sommes empoignés. Il m’a asséné un coup de pierre sur la tête et j’ai commencé à saigner’’.
Pour se défendre, il lui a planté un coup de couteau à la jambe. Or, les éléments de la procédure révèlent que l’accusé a atteint le cœur. Et que la bagarre est partie d’une raillerie subie par Papa Ndongo de la part de plusieurs personnes dont la victime. Les témoins l’ont confirmé mais aussi les multiples menaces proférées par l’accusé à l’endroit du défunt.
C’est pourquoi le substitut général Habib Sambé Laobé Aw a requis les travaux forcés à perpétuité. Il a dénoncé la mauvaise foi de l’accusé qui, dès le début de la procédure, rappelle-t-il, avait tenté de se faire passer pour un mineur. D’ailleurs, l’avocat de l’accusé a tenté d’annuler la procédure en soulevant une exception d’incompétence.
Car, selon Me Iba Mar Diop, son client est né en 1993 et était âgé de 15 ans au moment de l’inculpation. ‘’Il a donné une fausse date de naissance mais lors de l’audience de première comparution, il a dit être né en 1987.
Et l’erreur, le procureur ne s’est pas référé dans son réquisitoire définitif au procès-verbal de l’audience de première comparution’’, a rectifié le parquetier. Cette manche perdue, l’avocat a misé sur la disqualification en demandant que son client soit condamné pour coup mortel et non pour meurtre. La Cour a suivi l’avocat général en requalifiant les faits de meurtre en assassinat.
FATOU SY
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