Khalifa Sall rejoint son ami Bamba à Rebeuss
Malgré leurs contestations, le maire de Dakar, Khalifa Sall et cinq de ses collaborateurs ont été placés hier sous mandat de dépôt pour détournement de deniers publics portant sur 1,8 milliard de francs CFA. Seuls les deux anciens percepteurs inculpés dans cette affaire ont échappé à la prison puisqu’ils ont été placés sous contrôle judiciaire. En attendant que le juge termine son instruction, Khalifa Sall continue de clamer son innocence en parlant de cabale politique.
Dans l’espoir d’éviter le placement sous mandat de dépôt de leurs clients, lundi dernier, les avocats de Khalifa Sall et Cie avaient sollicité le report de l’audience de première comparution de leurs clients. Leur tentative a échoué puisque le maire de Dakar et cinq de ses coïnculpés ont passé leur première nuit en prison. Convoqué hier à 16h, l’entrevue entre Khalifa Sall et Samba Sall n’aura pas duré plus de deux heures de temps. Cependant, l’édile a été ponctuel même s’il a attendu de longues heures avant d’être reçu par le magistrat. Toutefois, la plaidoirie de ses avocats pour le tirer d’affaire n’aura pas porté ses fruits. En effet, le maire socialiste est placé sous mandat de dépôt. Le juge a retenu contre lui et Mbaye Touré, Directeur administratif de la mairie, les chefs d’association de malfaiteurs, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics et de blanchiment.
Le Doyen des juges a visé également X pour ces infractions tandis la secrétaire Fatou Traoré est poursuivie en plus de complicité de DDD et d’escroquerie des faits de faux et usage de faux en écriture de commerce. Désignés également comme des complices du maire, Amadou Mactar Diop qui siégeait au niveau de la commission de réception et Yaya Bodian, chef du bureau du budget ainsi que Ibrahima Yatma Diaw, chef de division financier et comptable sont écroués pour faux et usage de faux en écriture administrative. Seuls les deux anciens percepteurs municipaux, Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré, sont sortis libres du bureau du Doyen des juges d’instruction. Car ils ont été placés sous contrôle judiciaire après leur inculpation pour association de malfaiteurs, complicité de détournement de deniers publics et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics. Le juge Samba Sall n’a pas donc suivi le réquisitoire introductif du Parquet concernant ces deux derniers.
Le maître des poursuites avait en effet requis le mandat de dépôt contre tous les inculpés qui, hier, ont clamé leur innocence. D’ailleurs, c’est compte tenu de leurs contestations que les avocats de Khalifa Sall, Mbaye Touré, Fatou Traoré, Amadou Mactar Diop, Yatma Diaw et Yaya Bodian ont sollicité le placement sous contrôle judiciaire de leurs clients. Mais le magistrat instructeur a été sourd à leur appel puisque les contestations n’étaient pas ‘’assez sérieuses’’ à ses yeux.
Il s’y ajoute que c’est de guerre lasse que la défense a fait cette demande puisque dans un premier temps, elle a cherché à faire annuler les poursuites. Munis de deux mémorandums, les conseils des inculpés ont cherché à démonter le réquisitoire du Parquet. Dans cette optique, nos sources renseignent que les avocats ont fait savoir au juge que les fonds n’ont pas été déterminés, mais ils ont été mis à la disposition des populations. Aussi, se sont-ils évertués à faire comprendre au Doyen des juges qu’il s’agit d’une affaire purement politique et que la Justice doit refuser d’être utilisée pour liquider un adversaire politique. D’après nos sources, ce sont les raisons pour lesquelles la défense n’a pas voulu cautionner car cela aurait été un aveu de culpabilité.
HABIBATOU TRAORE ET FATOU SY