Talla Sylla face aux ‘’urgences’’
Thiès a eu sa première pluie hier. Il n’en fallait pas plus pour que le sourire s’efface des visages des populations de Nguinth qui vivent chaque année, depuis neuf ans, les affres des inondations. Dans cette localité située au cœur du centre-ville de Thiès, la plupart des habitants pataugent dans les eaux. Dans certaines maisons, l’eau verdâtre y a élu domicile. Les meubles flottent dans l’eau, des pans entiers de murs menacent de s’affaisser, à cause de la présence permanente de l’eau. Des maisons sont désertées par leurs occupants, à la recherche de surfaces plus habitables.
Une situation à laquelle veut remédier le nouveau maire de Thiès, Talla Sylla. Hier, il a promis des actions urgentes qui seront déroulées, selon lui, par des techniciens suffisamment outillés et préparés pour faire face à cette situation. ‘’Nous sommes en train d’échanger avec le maire de la commune Nord, Lamine Diallo, et ses collègues des autres communes qui ont participé à cette visite, ainsi que les membres du bureau du conseil municipal de la ville. Nous allons, en rapport avec les techniciens et agents de nos institutions respectives, voir comment offrir de vraies solutions à nos compatriotes’’, a déclaré l’édile pour qui ce travail nécessite au préalable des études sérieuses qu’ils comptent réaliser avec tous les moyens nécessaires.
La délocalisation des riverains, qui est sur toutes les lèvres, découlera, a promis Talla Sylla, des études qui seront menées dans ces zones inondables. Seulement, a-t-il soutenu, ‘’la responsabilité de l’Etat est pleine et entière. Si des populations viennent s’installer dans des milieux comme ceux inondables, les responsables sont ceux qui ont installé ces populations dans ces zones. C’est le moment de l’action, nous voulons que demain, chaque Thiessois puisse dire que Thiès avance’’.
''Neuf ans dans l’eau, neuf ans de colère''. Le ''Y en a marre'' des populations de Nguinth tonne aussi fort. Elles en ont assez d’être agressées par les eaux. En atteste cette infirmière chef de poste, Khady Cissé Sall, dont la structure sanitaire patauge dans les eaux. Aucun médicament, encore moins de matériel pour prendre en charge les patients, notamment, les paludéens dont le taux estimé à 29 % dans Nguinth, est largement supérieur au taux national de 8%.
NDEYE FATOU NIANG THIES