Pourquoi promouvoir le français

Hier, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie et de la Journée mondiale du conte, Djibril Diallo Falémé a exposé les raisons pour lesquelles il est essentiel de promouvoir la langue française.
‘’La Francophonie, c'est aujourd'hui plus de 320 millions de locuteurs répartis sur les cinq continents. Ces hommes et ces femmes, à travers le monde, sont unis par un instrument : la langue française’’, a affirmé Djibril Diallo Falémé lors de la célébration de la Journée internationale de la Francophonie et de la Journée mondiale du conte, à la place du Souvenir africain. Docteur en littérature africaine, il a été, pendant 20 ans, conseiller pédagogique en français pour le ministère de l'Éducation nationale, ce qui signifie qu'il était chargé d'encadrer les enseignants de français sur le terrain.
Alors que le Niger, le Burkina Faso et le Mali quittent l’OIF, il souligne l’importance de promouvoir la langue française. Pour lui, il ne faut pas réduire cette langue à celle d'une langue étrangère à laquelle rien ne nous lie et qui est perçue comme celle de l'autre. ‘’Si nous avons eu accès à cette langue à travers des pratiques très contestables du point de vue moral, telles que l'esclavage et la colonisation, la logique nous impose aujourd'hui de la considérer comme un butin de guerre’’, a soutenu celui qui a été professeur au lycée pendant dix ans. ‘’Comme le disent nos frères algériens, eu égard au service que cette langue peut nous rendre, tant dans la réussite de nos enfants que dans les relations internationales dans lesquelles notre pays se trouve quotidiennement en jeu’’, a-t-il poursuivi. Il note qu’il faut voir dans le français un simple instrument de communication, dont la maîtrise est essentielle pour notre statut de francophone.
Djibril Diallo Falémé souligne l’importance d'encourager l'appropriation du français dans notre vie culturelle, par le biais de la symbiose des langues, c'est-à-dire l'interaction entre le français et d'autres langues comme le wolof. Cette rencontre engendre, selon lui, une nouvelle expression linguistique qui deviendra le cœur de notre francophonie, mettant en valeur à la fois la culture française et un aspect de la culture sénégalaise.
‘’Cette interaction sera l'enrichissement de la langue française et fera de nous des francophones, c'est-à-dire des utilisateurs particuliers de la langue française, plutôt que des Français, hommes de nationalité française’’, a soutenu Djibril Diallo Falémé. Il apprécie de voir des intellectuels africains exprimer, en français, les expressions de la culture africaine dont ils se sont nourris. Ceci participera, selon lui, à la fondation d'un monde de diversité culturelle et de métissage.
Une exploitation judicieuse du français pourrait contribuer à la création d'un monde de fraternité entre différents peuples. Djibril Diallo souligne que c'est la raison pour laquelle des démarches ont été mises en place à partir de 1970, menant à la création de l'Organisation internationale de la Francophonie, institution qui regroupe aujourd'hui 93 États. L’OIF met en œuvre la coopération multilatérale francophone aux côtés de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie et de quatre opérateurs : l'Agence universitaire de la Francophonie, TV5 Monde, l'Association internationale des maires francophones et l'université Senghor d’Alexandrie, en Égypte.
La Francophonie, souligne Djibril Diallo Falémé, a pour mission de promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique, de favoriser la paix, la démocratie et les Droits de l'homme, d'appuyer l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur et la recherche, et de développer la coopération économique au service du développement durable.
Pour rappel, depuis l'indépendance du Sénégal en 1960, le pays a choisi de faire du français la langue officielle, ce qui implique que la vie administrative et politique ainsi que les domaines de l'éducation utilisent cette langue comme véhicule pour leurs textes et leur enseignement.
BABACAR SY SEYE