La tutelle fait l’état des lieux

La célébration de la Journée mondiale de la santé a servi, hier, de tribune au ministère de la Santé et de l’Action sociale pour faire le point sur les avancées, les résultats, mais aussi sur les goulots d’étranglement qui pourraient remettre en question l’atteinte des objectifs dans la santé infantile.
‘’Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir’’ est le thème de la célébration de la journée mondiale de la santé célébrée, hier. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a saisi l’occasion pour faire un plaidoyer auprès des décideurs politiques, appeler à la mobilisation sociale et à la sensibilisation autour de cette problématique de la santé infantile, en mettant l’accent sur les populations les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre.
Selon les services du ministre Ibrahima Sy, la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile a atteint un tournant décisif. ‘’La situation de la morbidité et de la mortalité maternelles, néonatales, infantiles et des adolescents demeure une préoccupation de premier ordre pour le Sénégal. Ces dernières années, des progrès importants ont été enregistrés. Ils se traduisent par un ratio de mortalité maternelle qui passe de 396 à 153 pour 100 000 naissances vivantes entre 2010 et 2023, et la mortalité néonatale qui est passée de 38 ‰ à 23 ‰ naissances vivantes entre 1997 et 2023. Pour la même période, la mortalité infanto-juvénile a enregistré une chute très importante, passant de 139 ‰ à 40 ‰’’, constate-t-on.
La tutelle fait remarquer que des actions fortes ont contribué à l’atteinte de ces résultats, parmi lesquelles la décentralisation de la formation des agents de santé dans les régions, l’amélioration de la disponibilité des ressources humaines dédiées à la prise en charge de la santé du couple mère-enfant par le recrutement dans la Fonction publique et la contractualisation de plus de 2 000 sages-femmes d’État, d’infirmiers et de médecins, la priorisation de la spécialisation des médecins en gynécologie-obstétrique, pédiatrie, anesthésie-réanimation en leur octroyant des bourses, la politique intensive d’équipements et logistiques, et l’amélioration de la disponibilité des produits et intrants d’importance vitale pour la santé de la mère et de l’enfant, jusqu’au dernier kilomètre.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale renseigne que cela a été possible grâce à une approche multisectorielle avec l’appui des partenaires techniques et financiers. À travers des plans et programmes quinquennaux, la tutelle a pu parvenir au renforcement des soins obstétricaux et néonatals d’urgence pour une meilleure accessibilité à la prise en charge des complications obstétricales par la délégation des tâches. Également, la formation de sages-femmes compétentes en échographie, l’ouverture de blocs obstétricaux dans certains centres de santé de référence, le renforcement de la couverture sanitaire universelle avec la gratuité de la césarienne et des soins chez les enfants de moins de 5 ans sont devenus une réalité.
Selon la note parvenue à EnQuête, ‘’le Sénégal ambitionne d’atteindre les objectifs de développement durable de 2030, mais reste confronté à des défis de plusieurs ordres, dont les plus essentiels sont le renforcement du système de santé à travers le relèvement du plateau technique des structures sanitaires à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, la disponibilité de ressources humaines motivées et compétentes, ainsi que la disponibilité des médicaments et d’intrants d’importance vitale’’.
Selon les services du ministre Sy, il faut également mettre à l’échelle toutes les interventions à haut impact sur tout le territoire, offrir des services adaptés aux jeunes et adolescents, redynamiser les soins de santé primaire et réorienter la santé communautaire. Ils fondent beaucoup d’espoirs avec l’ouverture des pôles mère-enfant du Centre hospitalier national de Diamniadio et du centre hospitalier régional de Tambacounda, ainsi que celle prochaine du pôle mère-enfant du centre hospitalier national de Pikine, d’une capacité de 150 lits, qui révolutionnera la prise en charge du couple mère-enfant en prenant en compte le cycle de vie.
Il s’y ajoute le déploiement des innovations en matière de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, avec un focus sur la prise en charge de l’hémorragie du post-partum et de l’éclampsie, qui constituent les premières causes de mortalité maternelle au Sénégal, ainsi que la prématurité et l’asphyxie, qui sont les premières causes de mortalité néonatale au Sénégal, dit-on.
La tutelle annonce, aussi, le passage à l’échelle des soins respectueux centrés sur le patient dans toutes les régions, suite à la réussite de la phase pilote mise en œuvre dans les régions de Ziguinchor, Tambacounda, Thiès et Saint-Louis, ainsi que le renforcement des équipements et des infrastructures sanitaires avec l’ouverture prochaine de tous les blocs opératoires des centres de santé de type 2, accompagnée de l’installation d’unités légères de néonatalogie et de services de néonatalogie spécialisés dans tous les établissements publics de santé du Sénégal.
CHEIKH THIAM