Utiliser les oiseaux pour lutter contre les criquets pèlerins
Lors de la célébration de la journée mondiale des oiseaux migrateurs, des membres du pôle d’ornithologie de Nature communauté et développement (NCD) ont demandé au gouvernement de protéger les sites qui accueillent les espèces aviaires, car ils en existent quelques-uns qui peuvent lutter contre les criquets pèlerins.
''Si vous allez à Ndiafate à l’île de Kousnar dans la région de Kaolack, il y a une espèce d’oiseaux qui consomment plus de 20 criquets pèlerins par jour. Nous avons plus de 60 000 couples de cette espèce, soit 120 000 dans cette zone, ce qui donne 2 400 000 criquets pèlerins par jour. Est-ce-qu’il peut y avoir de péril acridien dans un endroit où il y a cette espèce’’.
Cette déclaration de Ibrahima Niang, membre du pôle ornithologie de Nature communauté et développement (NCD), a donné samedi le ton de la célébration de la journée mondiale des oiseaux migrateurs dont le thème cette année est : ''Travailler en réseau pour les oiseaux migrateurs’’. Ainsi, pour M. Niang, le monde est un équilibre où chaque individu a sa place et qu’il suffit qu’un maillon de la chaîne manque pour qu’il y ait un déséquilibre. La cérémonie a eu lieu à Pikine.
Sur un autre registre, l'ornithologue a plaidé pour la préservation des sites qui reçoivent les oiseaux au Sénégal, car il estime qu'il y va du développement du Sénégal. ‘’Le technopole qui est un site qui se trouve au cœur de Dakar, que d’aucuns appellent le dernier poumon vert de la capitale, est une zone humide. Mais il est méconnu, car il ne fait pas partie des sites qui font l’objet d’un suivi annuel.
Au niveau mondial, le 15 janvier de chaque année, on fait un décompte pour savoir le nombre d’oiseaux qu’on a dans le monde. Mais nous avons un certain nombre de sites qui ne sont pas tenus dans ce suivi, dont le technopole, de même que les zones des Niayes’’, a-t-il déclaré. Et de poursuivre : ''au niveau mondial, tous les sites qui concentrent plus de 1% d’espèces données sont considérés comme des sites d’importance pour la conservation des espèces. Et une fois qu’on est dans ce site, on bénéficie de programmes qui vont permettre à ces oiseaux de continuer à fréquenter ces sites''.
178 espèces d’oiseaux dénombrés au Technopole
Selon Ibrahima Niang, il y a beaucoup de sites qui remplissent cette condition dont le Technopole, où plus de 178 espèces d’oiseaux ont été dénombrés. Certains sont dans la liste rouge, car considérés comme des espèces en voie de disparition. ''Il s’agit du goéland d'Audouin. Nous en avons compté des centaines au niveau du Technopole. C’est la même chose pour plusieurs cas’’. A l’en croire, entre le Technopole et Palmarin, il y a sept sites qui remplissent les critères pour que la communauté internationale oriente les financements sur ces sites-là.
''Ces financements, dit il, ne seront pas uniquement pour les oiseaux, car ils essayeront de les utiliser comme porte d’entrée pour régler le problème du développement. Il faudra, poursuit-il, trouver au niveau de ce site un mécanisme qui permettra aux pêcheurs de s’adonner à leurs activités et de manière réglementaire''. De ce fait, ''les espèces aviaires pourront se nourrir tranquillement et pourront aussi avoir des habitats décents et se mouvoir naturellement’’, a conclu M. Niang.
CHEIKH THIAM
AVERTISSEMENT!
Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.