Publié le 18 Dec 2020 - 13:33
JOURNEE MONDIALE DU MIGRANT

Horizon sans frontières décompte 1 319 morts en 2019  

 

La Journée mondiale du migrant est célébrée ce 18 décembre. Au Sénégal, 2020 est une année marquée par la recrudescence de l’émigration irrégulière. Ce qui a d’ailleurs irrité des organisations sociales qui ont dénoncé le mutisme du gouvernement sur la question.

En prélude à cette journée, l’organisation Horizon sans frontières est revenue, hier, sur les méfaits de ce fléau. Son président Boubacar Sèye indique que du 1er janvier au 15 novembre, une vague déferlante de 16 760 migrants est arrivée dans 553 embarcations aux îles Canaries.
 
Cependant, regrette HSF, l’intensité du désir de migrer vers les pays les plus riches, s’accompagne par un risque qui s’illustre par ces chiffres alarmants. Ainsi, souligne-t-il, ‘’entre 1988 et 2009, 15 000 personnes sont mortes en Méditerranée, soit une moyenne de 1 400 décès par année. Entre 2014 et 2017, il y a eu 15 326 morts dont 71,11 % en Méditerranée centrale, c’est-à-dire sur l’axe Tripoli – Lampedusa, sans compter les 1 319 morts enregistrés en 2019 ; 2 771 en 2018 et 3 139 rien que pour l’année 2017’’. Pour le président de HSF, plusieurs facteurs, à la fois conjoncturels et structurels (conjugaison de la pauvreté et de la pression sociale et démographique) sont à l’origine de cette nouvelle donne.    
 
‘’Cette situation alarmante doit inquiéter et interpeller l’opinion internationale sur la problématique de la gestion et de la gouvernance de la migration pour une remise en cause de cette gestion scandaleuse du triptyque (Immigration-Paix-Sécurité) mis en perspective par Horizon sans frontières. Cette nouvelle stratégie prend en compte les évolutions récentes de l’environnement et le contexte géopolitique mondial mettant en lumière les dangers multiformes qui menacent à la fois les États, les nations et les peuples’’, relève-t-on dans un communiqué.
 
Aux yeux de M. Sèye, les migrations, qu’elles soient forcées ou volontaires, sont un véritable fait social, une vraie ‘’pathologie’’ en Afrique. Il estime ainsi que ‘’le mal développement, l’incurie des pouvoirs publics et la mal gouvernance poussent bien des personnes à chercher ailleurs des conditions de vie qui leur ouvrent des perspectives qui, chez elles, leur semblent impossibles’’.  
 
En plus de la précarité économique, HSF évoque dans sa déclaration les conflits armés qui continuent de pousser les populations victimes ou menacées sur les chemins des migrations.  En effet, rappelle-t-il, toute l’Afrique est minée, depuis plus de 40 ans, par des crises qui ont fait plus de 4 millions de morts entre 1991 et 2000, et ont touché plus de 500 millions de personnes. ‘’Ces crises d’une grande complexité sont dues à un enchevêtrement de facteurs endogènes et exogènes qui n’échappent pas aux tensions géopolitiques et géoéconomiques mondiales. Ces migrations forcées touchent plus de 79,5 millions de personnes dont la moitié en Afrique’’.  
 
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