Le CCTV contrôlera-t-il les charrettes ?
Nous venons de mettre en service et pour 3 milliards de francs un outil de contrôle des véhicules qui devrait logiquement faire enfin de Dakar une vraie ville. En théorie du moins, car on imagine pas un seul instant ces chevaliers du contrôle technique laisser passer entre les mailles d'un système aussi coûteux les milliers de tas de ferraille qui mettent quotidiennement nos vies en danger. Le CCTV devrait s'installer du côté du palais de justice où des mécaniciens vendent du savon de Marseille malaxé avec de l'eau, en guise de liquide de freins. Le CCTV devrait déjà retirer tous les véhicules de transport en commun munis de plaques d'immatriculation DK...A ou B, ect,, car étant frappés par la limite d'âge. Le CCTV nous rembourse-t-il nos vêtements déchirés dans des taxis où le baisse-vitre a été remplacé par une manivelle en fer rouillé ? Si on ne peut qu'applaudir un tel investissement pour une telle infrastructure, c'est pour espérer que la superstructure suivra, étant entendu que celle-ci nous interdit de permettre à des tas de ferraille de monter sur des échangeurs modernes pour boucher la circulation du fait d'y être tombés en rade. Si le CCTV fait vraiment son boulot, on devrait logiquement avoir pour bientôt une ville délivrée de tous ces permis de tuer délivrés par ces services de contrôle vraiment trop gentils, disons compréhensifs, disons aveugles, disons...corrompus. Oui, en fait il règne une véritable mafia dans ce service du contrôle technique et il suffit d'y aller faire une visite pour vous rendre compte qu'ils ne demandent même pas à voir votre poubelle ambulante, la carte grise « accompagnée » suffisant amplement de contrôle. Et puis quel sera le statut dans une ville moderne de toutes ces charrettes, dont les Ben Hur qui les guident défoncent allègrement votre véhicule avec un « déguelou » en guise d'assurance. Je pensais vraiment qu'une des caractéristiques d'une ville, entre autres, était de ne pas avoir en son aire des véhicules à traction animale. Je ne parle même pas des pousse-pousses...
Moby Dick