Gestation d’un ‘’front électoral fort’’
L’opposition réunie autour du Parti démocratique sénégalais ne compte pas laisser le champ politique à la majorité. Au nombre de 14 formations, ils comptent mettre en place un large front électoral pour faire face au régime.
Abdoulaye Wade (Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais), Ousmane Sonko (président du Parti les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), Abdoul Mbaye (leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail), entre autres patrons de l’opposition, se retrouvent. Ils sont au nombre de 14 partis politiques à faire cause commune pour faire face au gouvernement du président Macky Sall. A travers un communiqué rendu public hier, ils s’en expliquent : ‘’L’expérience des élections législatives du 30 juillet 2017 au Sénégal, douloureuse à tous égards, assigne à l’opposition démocratique la responsabilité de poursuivre et d’intensifier le combat pour la restauration de la fiabilité du processus électoral tout entier.’’
Ainsi, les amis de Mamadou Diop Decroix gardent toujours en travers de la gorge les dernières élections législatives qu’ils ne semblent pas près de ranger aux oubliettes. Pour eux, ce scrutin a causé ‘’d’énormes dégâts politiques’’ et une ‘’rupture de confiance profonde’’. Et chat échaudé craignant l’eau froide, cette frange de l’opposition, amenée par le PDS, bat le rappel des troupes pour éviter d’être pris au dépourvu, lors des échéances futures. Par leur déclaration commune, ils invitent ‘’toutes les forces politiques et sociales convaincues que le processus électoral au Sénégal doit être revu de façon complète’’. C’est le seul moyen, selon les contestataires, ‘’de recouvrer la fiabilité du système électoral en termes de transparence, de sincérité et de liberté’’.
Réaffirmant leur volonté de ne pas participer à la réunion convoquée par le ministre de l’Intérieur, aujourd’hui, ils tiennent à lever toute équivoque. ‘’Les signataires estiment cependant que la présence ou non à ladite rencontre ne constitue pas en soi une ligne de fracture au sein de ceux et celles qui considèrent, comme nous, que les élections législatives de juillet 2017, véritable mascarade électorale, n’ont été ni transparentes, ni sincères, ni libres’’, lit-on dans le document.
Unité de l’opposition
Bien au contraire, les frondeurs comptent poursuivre la lutte, en mettant en place un ‘’front électoral fort’’ qu’ils veulent ‘’construire à l’échelle de tout le pays et de la diaspora’’. ‘’Ce front, disent-ils, aura pour seul et unique objectif de s’assurer que, dans notre pays, désormais, la volonté populaire s’exprimera librement et sans entrave d’aucune sorte’’. Pour la réussite d’un tel pari, les signataires entreprennent de faire leur la vertu d’unité. Cette unité qui, pensent-ils, ‘’devra être scellée sans délai, s’adossera sur une plate-forme d’exigences très précises permettant d’atteindre notre objectif’’.
Dans les prochains jours, le front électoral promet de rendre publique leur plate-forme, afin que tout un chacun soit en mesure d’apprécier, avec objectivité, la sincérité de chaque acteur du jeu politique. Concernant les partis ayant paraphé la déclaration, il s’agit : du PDS, de l’ACT, de PASTEF, de And Jëf-PADS, de Bokk Gis Gis, du MPS-SELLAL, du Front national, du MCR, du PRDS, de RND, de TAXAW TEMM, de TEKKI, de l’ULP et de YOONU ASKAN WI. A noter l’absence des partis de la Coalition Manko taxawu Senegaal.
MOR AMAR