''Refuser de continuer à être faible''
Le Parlement panafricain (PAP) a célébré hier son 10eme anniversaire devant un parterre de chefs d’État africains. Une occasion saisie pour dresser le bilan d’un Parlement qui se bat comme il peut.
Le Parlement panafricain à 10 ans. Un jeune garçon tout souriant et résolument décidé à grandir et à réussir dans la vie. Malgré le manque de moyens et l’absence du pouvoir de légiférer limitant son rôle à juste examiner et à donner des recommandations, le PAP n’a pas passé ses dix années d’existence à ne rien faire.
A ce jour, il a mené et continue de mener un vaste plaidoyer pour l’effectivité de légalité de genre en Afrique et une participation plus accrue des femmes du continent dans la politique. Son plus grand succès est sans doute la campagne qu’il a menée en 2011, en faveur de la ratification et de la mise en œuvre de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance.
Après cette campagne, les signatures nécessaires pour obtenir la mise en œuvre de cette charte ont été obtenues, a souligné le Nigérian Bethel Nnaemeka Amadi, président du Parlement depuis 2012. Le PAP a également formulé à l'endroit de l’Union africaine une demande pour la libération de la République Arabe Saharaouie par le Maroc. L’institution panafricaine ne cesse aussi de jouer un rôle important pour aboutir à une coopération entre l’Union africaine et les peuples du continent.
Le président souligne cependant, que le PAP doit passer d’un organe consultatif à un organe législatif. Ce que confirme l’ancienne présidente du PAP Gertrude Mongella de la Tanzanie. ‘’Nous avons encore besoin de l’engagement de l’Union africaine qui doit trouver les voies et moyens pour allouer des ressources au PAP, tel qu’il est souligné dans le protocole qui institut le Parlement panafricain’’, a-t-elle dit.
Elle poursuit que cette ‘’institution ne doit pas être un simulacre de Parlement, mais un digne représentant de la voix de l’Afrique’’. Pour cela, le président de l’Assemblée nationale du Niger Hama Amadou propose de commencer d’abord par élire les députés du PAP au suffrage universel direct par les citoyens africains. L’ancien président du Ghana Jerry Rawlings s’interroge : ‘’comment le PAP peut-il être indépendant, s’il est souvent critiqué par les États africains et s’il ne dispose d’aucun moyen pour mener à bien son travail’’ ?
Ainsi, le président de la République Arabe Saharaouie de demander aux États africains de soutenir ce Parlement pour une Afrique debout. Une ‘’Afrique surtout unie’’, ajoute le président mauritanien Ould Abdel Aziz. Le président ougandais Yoweri Museveni, dans un discours de haute facture, souligne que les Africains doivent refuser de continuer à être faibles, parce que dans ce monde dit-il, ‘’accepter d’être faible, c’est accepter d’être vulnérable’’.
Amadou NDIAYE (Envoyé spécial à Johannesburg)