Publié le 30 Jan 2016 - 00:16
LEPRE AU SENEGAL

240 nouveaux cas détectés en 2014

 

Malgré son élimination en 1994 et l’existence du traitement, la lèpre existe toujours au Sénégal. En 2014, il y a 240 nouveaux cas enregistrés. La région de Dakar est la plus touchée.

 

La lèpre existe encore au Sénégal, malgré la gratuité du traitement. En 2014, il y a eu 240 nouveaux cas. L’annonce a été faite hier par le coordonnateur du Programme national de lutte contre la lèpre, le Dr Louis Hyacinthe Zoubi, au cours d’une conférence de presse en prélude au lancement de la Semaine nationale de personnes handicapées. ‘’Le Sénégal a éliminé la lèpre depuis 1994, mais cette maladie existe toujours. En 2013, on a enregistré 247 nouveaux cas et 240 nouveaux cas en 2014. C'est une maladie contagieuse qui est due à un microbactérium appelé bacille de Hansen. Mais elle n’est ni héréditaire, ni mortelle’’, a expliqué docteur Louis Hyacinthe Zoubi.

Selon Docteur Lala,  ces chiffres ne sont pas énormes, mais il faut plus de considération pour cette maladie et rester vigilant pour éviter que ça n’évolue davantage. ‘’Il faut dépister précocement, parce que c’est une maladie infectieuse due à une bactérie. Elle se manifeste par une tache ou un bouton qui ne gratte pas, qui n’est pas douloureux non plus. Il faut savoir les reconnaître et orienter rapidement la personne vers des structures. Le traitement est disponible au Sénégal, depuis 1982. Il est efficace et guérit la maladie, sans séquelle, si elle est prise en charge très tôt’’, a-t-elle fait savoir.

Parmi les nouveaux cas, a confié Docteur Lala Fall, la majorité se trouve à Dakar au niveau de la banlieue : à Guédiawaye et Pikine, du fait de la promiscuité. ‘’C’est une maladie qui se transmet par voie aérienne et lorsqu’il y a une promiscuité, un manque d’hygiène, la transmission se fait de façon plus rapide. Il y a aussi les régions de Diourbel, Thiès, Sédhiou et Kaolack’’.

Par ailleurs, le directeur de la promotion et de la protection des personnes handicapées, Mamadou Lamine Faty, a plaidé pour l’abrogation de la loi 76-03 du 25 mars 1976 qui régit les villages de reclassement social, afin de faciliter l'intégration des personnes qui y vivent au sein de leurs collectivités locales. ‘’Il n'y a plus de malades de lèpre dans les villages de reclassement donc, il faut que cette loi soit abrogée’’,a-t-il dit.

La loi 76-03 du 25 mars 1976 portant création des villages de reclassement social est une politique de prise en charge que l'Etat avait déroulée au lendemain de l'Indépendance, en remplacement des méthodes isolationnistes consistant à incarcérer des malades dans les lazarets de Saint-Louis et Dakar, entre 1878 et 1888. Elle a abouti à l'implantation au Sénégal de neuf villages de reclassement social: Mballing, Peycouk, Koutal, Sowane, Kolda, Fadiga, Diambo, Djibélor, Teubi et Darou Salam.

VIVIANE DIATTA

 

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