Mabouba Diagne envisage l’installation de 46 usines d'engrais organiques
Faire de l’agriculture agroécologique l'une des manières les plus efficaces de nourrir les populations tout en préservant leur environnement à travers l’installation de 46 usines d'engrais organiques. C’est la promesse faite, hier, par le ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage Mabouba Diagne.
Hôte de la Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (Dytas) qui fêtait, hier, son 5e anniversaire, le ministre sénégalais de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage a livré un pan de sa stratégie pour développer l’agriculture. ‘’L'agroécologie doit occuper une place centrale dans le Plan stratégique de la sécurité alimentaire 2024-2029 et dans le Référentiel de 2050. Pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable ainsi que la stratégie nationale de 2025-2029, mais aussi pour s'aligner aux nouvelles directives de la prochaine loi agro-sylvo-pastorale’’, a-t-il déclaré. Soulignant que le Sénégal importe pour 1 070 milliards de francs CFA.
‘’Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accepter de continuer à les importer et nous croyons fermement que l'agroécologie est la méthode et la stratégie la plus pérenne pour accompagner non seulement notre pays, mais l'Afrique d'une manière générale vers une agriculture plus durable’’, a-t-il indiqué.
D’ailleurs, il renseigne que la direction de l'agriculture a invité la Dytas à participer à une réunion de préparation de la campagne agricole 2024-2025, une première qui a permis de faciliter l'accès aux engrais organiques par les acteurs locaux engagés dans cette démarche. ‘’Le Sénégal, c'est 18 millions de personnes, 14 régions, 46 communes départementales, 557 communes et notre souhait et notre ambition, c'est d'installer des usines d'engrais organiques, peut-être organo-minéraux, dans chacune de ces 46 communes départementales’’, a annoncé le ministre.
Ce dernier y voit la voie du salut pour l’avenir du pays. ‘’Quand nous voyons les quantités d'aliments et de nourriture que l'Afrique importe, 35 milliards de dollars actuellement, d'ici 2030 ce sera 120 milliards de dollars. D'ici 2030, la population africaine va avoisiner les 2 milliards de personnes. Créer des stratégies basées sur l'agroécologie avec des principes d'économie circulaire est devenu un devoir’’, indique M. Diagne.
D’ailleurs, précise-t-il, le changement climatique et ses impacts ont poussé plusieurs pays à changer de comportement et de stratégie.
Ainsi, à ses yeux, la cérémonie d’hier n'est pas seulement un moment de célébration, mais un jalon vers un modèle agricole plus respectueux de l'environnement et du bien-être des communautés rurales. ‘’J'ai reçu la semaine dernière une délégation chinoise qui m'a parlé d'agroécologie. Ils m'ont dit que vous avez deux légumes. L'un des légumes est produit sur un champ d'engrais chimiques et l'autre est produit naturellement. Donnez-le à vos enfants. Le goût va sembler très différent. Qu'est-ce que cela veut dire ? Le développement durable, l'économie circulaire, est la seule chose qui doit être perdue. Raison pour laquelle nous ouvrons et nous nous engageons à soutenir non seulement avec des mots, mais avec nos moyens, avec nos cadres d'adresse l'initiative que vous êtes en train de diriger’’, a confié le ministre.
Pour lui, la Dytas a hautement porté le flambeau de cet engagement en contribuant activement aux politiques nationales pour la transition agroécologique en 2020. ‘’Vous avez vu les quotas d'engrais organiques que, sous notre leadership, notre ministère a accordés l'année dernière et nous nous engageons à continuer dans ce sens-là. Cette agriculture agroécologique, nous croyons fermement, est l'une des manières les plus capables de nourrir nos populations tout en préservant notre environnement. Nous avons vu ce qui s'est passé récemment en Espagne : plus de 400 morts, avec des pertes économiques relativement importantes. Le changement climatique est quelque chose que nous ne pouvons plus ignorer. Vous avez vu les inondations que nous avons actuellement au Sénégal. À travers ce forum, nous prenons l'engagement non seulement de les accompagner avec des cultures de décrue, avec des semences, avec des fertilisants, mais nous nous engageons à faire en sorte que les engrais organiques soient au cœur de ce que nous faisons’’, a promis M. Diagne.
CHEIKH THIAM