Abida Fane risque d’y retourner pour 6 mois
Jugés pour faux et usage de faux en écriture privée de banque et tentative d’escroquerie, Abida Fane et Doudou Seck risquent deux ans de prison, dont six mois ferme. Ils faisaient face, hier, aux juges du tribunal des flagrants délits.
Son séjour carcéral ne lui a pas servi de leçon. À peine deux mois après sa libération, Abida Fane a repris de plus belle ses agissements délictuels. Cette fois-ci, il a jeté son dévolu sur le sieur Diongue. N’eût été la vigilance du gestionnaire de compte de ce dernier, il allait le dépouiller.
En effet, le délinquant s’est présenté à la Bank Of Africa de Nord-Foire muni d’un chèque de guichet et d’une pièce d'identité qui comportait toutes les filiations de M. Diongue.
Mais le gestionnaire du compte, dubitatif, a essayé de contacter son client afin de l’informer, lorsqu’il a constaté que la carte d'identité supportait l'épreuve photographique du délinquant. Malheureusement, il n’a pas pu joindre la victime, car, de l’autre côté, un des comparses de Abida avait déjà récupéré la carte Sim de la victime au niveau de la Sonatel, en faisant croire à l'agent qu'il l'avait perdue. Le gestionnaire du compte, qui trouvait Abida suspect, lui a demandé de revenir le lendemain. Ensuite, il a pris le soin d’alerter ses supérieurs qui ont réussi à déceler l’illégalité des documents.
Revenu le lendemain, Abida a eu la surprise de sa vie, en se faisant cueillir par des éléments de la brigade de la gendarmerie de la Foire, en lieu et place des billets de banque escomptés. Devant les enquêteurs, il a rapidement avoué avoir été mandaté par les nommés Ameth Dia et Aliou Ndiaye. Il a ajouté avoir été accompagné à la banque par deux de ses complices qui ont pris leurs jambes à leur cou. S’agissant de la carte d'identité, Abida a déclaré qu’il a payé la somme de 25 000 F CFA au nommé Aliou Ndiaye qui l'a confectionnée. À l’en croire, c’est par l’entremise de Doudou Seck qu’il a rencontré en prison qu’il a fait la connaissance Aliou Ndiaye.
Alpagué à son tour, Doudou a avoué avoir mis en rapport Abida avec Ameth Dia et Abdou Seck qui lui avaient chargé de trouver une personne capable d'effectuer un retrait frauduleux à la banque. Poursuivant ses aveux, Doudou a informé que toutes les personnes impliquées dans l'opération se sont connues en prison. Ils avaient convenu de se partager les 9,5 millions francs, si le plan marchait.
Ayant contesté, depuis le début, les faits qui lui sont reprochés, Abdou Seck a continué de nier devant les juges du tribunal des flagrants délits de Dakar. Chanceux, il a été disculpé par Doudou qui confirme avoir juste révélé aux enquêteurs avoir connu Ameth Dia par l’intermédiaire de Abdou.
Prévenu principal dans cette affaire, Abida Fane a dédouané ses coprévenus, en soutenant ne pas les connaître.
Acteur commercial établi au quartier Bongré de Kaolack, le sieur Diongue a renseigné que, dans l'après-midi du 22 juin dernier, il s’est rendu compte que son numéro ne fonctionnait plus. Aussitôt, il s'est rendu à l'agence Orange de Kaolack. Là-bas, au service client, on lui a dit qu'une personne munie d'une carte d'identité identique à la sienne s'était présentée dans leur agence pour récupérer sa puce. "J'ai immédiatement appelé le chef d'agence de la BOA/Kaolack pour attirer son attention. C'est à ma grande surprise que ce dernier m'a fait savoir qu'il a tenté de me joindre en vain, avant de me dire qu'il voulait une confirmation sur le retrait d'un chèque de 9,5 millions francs à l'agence BOA de Nord-Foire", a informé le plaignant qui a déclaré avoir vu les prévenus pour la première fois à la brigade de gendarmerie.
Toutefois, il n'a pas réclamé de dédommagement. Le représentant de la BOA a demandé au tribunal de réserver les intérêts de la banque. Dans ses réquisitions, le maître des poursuites a demandé deux ans, dont six mois ferme à l'encontre d’Abida Fane et Doudou Seck pour usage de faux, complicité dudit chef et tentative d’escroquerie. S’agissant d’Abdou Seck, il a demandé sa relaxe.
Pour Me Souleymane Soumaré, avocat de Doudou Seck, la prison n'est pas la meilleure option. Du moment qu'elle ne contribue plus à la réinsertion sociale des détenus. Conseil d’Abida Fane, Me Arona Bass a estimé que le dossier devait aller en instruction, parce que, selon lui, il y a des questions qui restent en suspens. L'avocat a sollicité une application bienveillante de la loi. Ils seront édifiés sur leur sort le 24 juillet prochain.
MAGUETTE NDAO