Les inquiétudes et la requête du Synpics
Suite à la décision de la direction du groupe Walfadjri de mettre l’ensemble du personnel de la télévision en chômage technique en attendant un licenciement collectif, le Bureau exécutif national du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) a sorti un communiqué.
Une décision du groupe consécutive à celle du ministre de la Communication et des Télécommunications de suspendre la diffusion des programmes, en vertu de l’article 94 du Code de la presse, pendant 30 jours.
Le Ben du Synpics, conformément aux principes constitutionnels instaurant la liberté d’informer, celle de la presse notamment, et attaché au principe de la légalité de tout acte administratif, constate ‘’que nulle part, dans la décision de suspension de la diffusion des programmes de Walfadjri, il n’est fait état d’un avis préalable et favorable de l’organe de régulation’’. Et ‘’au regard du principe du parallélisme des formes, un avis du régulateur nous semble obligatoire pour toute mesure de suspension, dès lors que l’article 94 du Code de la presse l'instruit dans la procédure d’acquisition de l’autorisation de diffuser’’, lit-on dans la note.
Les licenciements annoncés inquiètent le Synpics. Il rappelle qu’ils sont ‘’encadrés par la loi et ne dépendent pas du bon vouloir de l’employeur’’. Par conséquent, ‘’cette décision extrême ne saurait être prise que si l’entreprise, en plus de prouver des difficultés économiques structurelles (et non conjoncturelles), dispose d’un quitus social ; que cette décision de suspension de la diffusion des programmes de Walf n’est précédée d’aucune mise en demeure’’, relève le syndicat.
Ainsi, le Synpics ‘’dénonce avec la dernière énergie cette décision de suspension de la diffusion des programmes et invite les autorités publiques à respecter l’État de droit ; demande le rétablissement de l’autorisation de diffusion et l’implication dans le processus de l’organe de régulation le cas échéant et invite la direction du groupe Walfadjri à reconsidérer ses mesures de rétorsion à l’endroit du personnel, surtout que les travailleurs de ce média s’impliquent depuis lors et par tout moyen à la défense de leur outil de travail’’.
Dans la même veine, il attend du PDG du groupe, Cheikh Niasse, également avocat de profession, qu’il ‘’fasse les diligences juridiques et/ou judiciaires requises pour faire révoquer définitivement les décisions de coupures répétées que vit la chaîne’’. Il invite aussi ‘’tous les acteurs des médias à faire preuve de professionnalisme absolu et de respect des règles éthiques et déontologiques que commande la responsabilité tirée de leur mission de service public. Le Ben invite les organisations sœurs, membres de la Cap, à s’impliquer chacune pour l’instauration d’un climat apaisé de production et de diffusion de l’information dans le respect strict des intérêts exclusifs du public’’.