L’ex-ministre de l’Intérieur Ousmane Sonko demande l’asile politique
Limogé vendredi dernier par Yahya Jammeh, le visage de la répression des sicaires en Gambie et ancien ministre de l'Intérieur gambien, Ousmane Sonko, n'a pas attendu d'être envoyé en prison, comme c'est la coutume lorsque le leader gambien se sépare de ses plus proches collaborateurs. Sans perdre de temps, Ousmane Sonko s’est engouffré dans le premier vol en direction de Singapour où il s'est rapproché des autorités consulaires suédoises pour demander l'asile politique en Suède.
L'information a fait la une, ce mercredi, du quotidien suédois "Aftonbladet", le plus lu de toute la Scandinavie, détenu par la confédération suédoise des syndicats (50,1 %) et par le groupe norvégien de médias Schibsted. "Aftonbladet" raconte dans son édition qu'un "homme appelé Ousmane Sonko et qui est considéré comme l'ancien ministre de l'Intérieur de la Gambie a demandé l'asile politique en Suède".
Selon le journal, en raison du profil éminemment important de ce demandeur d'asile pas comme les autres, le cas de M. Sonko va être considéré comme une priorité pour contourner le protocole d'asile normale en Suède. Car Ousmane Sonko qui, il y a moins d'un mois, s'autoproclamait "Baye Fall" de Yahya Jammeh" en annonçant sur la télévision nationale gambienne un numéro vert via lequel les Gambiens étaient tenus de "dénoncer toute personne se livrant à toute activité contraire aux intérêts du pouvoir de Yahya Jammeh", demande depuis mardi "une protection et une sécurité immédiate" par "peur que sa vie soit en danger", informe Aftombladet. Le journal suédois n'omet pas de rappeler que "l'ancien ministre Ousmane Sonko, qui est connu pour sa brutalité, est l'un des loyalistes les plus vicieux du président autoritaire gambien Yahya Jammeh. Le média suédois citant ses sources le peint aussi comme le bras armé de la répression féroce du régime de Banjul contre les médias indépendants.
‘’Nous faisons des évaluations individuelles dans chaque cas. Mais pour ce qui est de ce cas particulier, je ne peux pas parler", explique Pierre Karatzian un autre fonctionnaire du service de presse de l'Office suédois des migrations. ‘’Quand des officiels de gouvernements étrangers cherchent asile en Suède, le Conseil des migrations informe le Ministère des Affaires étrangères ou d'autres organismes gouvernementaux car les autorités suédoises pourraient être intéressées de savoir qui est la personne en question ici’’, ajoute Pierre Karatzian.