Le collectif des victimes de la SNHLM réclame ses terrains "achetés et payés"

Le Collectif des victimes de la SNHLM (Société nationale des habitations à loyer modéré) a tenu ce dimanche une conférence de presse à Thiès pour dénoncer, une fois de plus, la spoliation de leurs parcelles d’habitation qu’ils attendent depuis plus de trente ans. Malgré plusieurs démarches, marches et sit-in, les membres du collectif affirment n’avoir obtenu aucun résultat concret.
« On n’a fait que nous berner, en nous promettant monts et merveilles. On nous avait assuré que nous allions recevoir très rapidement nos parcelles, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait », a déclaré avec amertume le président du collectif, Alioune Ndiaye, technicien en horticulture.
Selon lui, l’affaire remonte à plusieurs décennies : de nombreux citoyens avaient cotisé auprès de la SNHLM dans l’espoir d’obtenir une parcelle d’habitation. Mais au bout de quinze ans de patience, la société leur aurait annoncé que les fonds versés avaient été détournés par un agent qui est décédé.
« Nous avons versé un total de 156 937 710 francs CFA pour une centaine de sociétaires. Certains, à la demande du remplaçant de l’agent incriminé, ont même reversé des montants supplémentaires, pour un total de 36 861 000 francs CFA, sans que la situation ne soit réglée », s’insurge M. Ndiaye.
Des démarches restées sans suite
Le collectif, créé en 2018, affirme avoir saisi plusieurs autorités compétentes sans réponse satisfaisante. Toutefois, il salue la réaction du Premier ministre Ousmane Sonko, qui les aurait mis en contact avec le ministre de l’Urbanisme. « Ce dernier avait accepté de nous recevoir, mais depuis, rien n’a bougé », regrette le président.
L’ancien directeur général de la SNHLM, Diagne Sy Mbengue, avait, selon les victimes, initié un programme de régularisation afin de leur restituer leurs parcelles « dans les plus brefs délais ». Une promesse restée lettre morte. Son successeur, d’abord réceptif à leurs doléances, aurait ensuite cessé tout contact, selon le collectif.
Les victimes rappellent également le soutien constant de certains acteurs politiques et de la société civile, notamment Guy Marius Sagna, qui s’est engagé à leurs côtés dans cette lutte.
Enfin, le collectif lance un appel pressant aux autorités locales et nationales, particulièrement au gouverneur de la région de Thiès, Saër Ndao, et au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, afin qu’ils se penchent rapidement sur ce dossier qui, selon eux, « symbolise l’injustice subie par de simples citoyens honnêtes ».
« Nous ne demandons que justice et la restitution de ce qui nous revient de droit », a conclu Alioune Ndiaye, visiblement déterminé à poursuivre le combat jusqu’à son aboutissement.
NDEYE DIALLO (THIES)