Investir dans la santé des jeunes, selon la présidente de l’ANSFES
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La présidente de l’Association nationale des sages-femmes d'État du Sénégal (ANSFES) est catégorique, concernant la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, en particulier la nécessité de réduire les décès évitables. Pour Bigué Ba Mbodji, il est impératif d'investir dans la santé des jeunes.
Marraine de la rencontre ‘’Taataan ci mi rew’’ à Guédiawaye, Bigué Ba Mbodji a proposé des solutions pour combattre la mortalité maternelle et néonatale, en insistant sur l'importance de la réduction des décès évitables. Elle souligne que ‘’les jeunes représentent une tranche d'âge très vulnérable, souvent victimes de grossesses précoces. Les recherches montrent que la plupart des taux de mortalité maternelle proviennent de cette tranche d'âge, liée aux grossesses précoces. Les changements physiologiques et physiques qui se produisent chez les adolescents les poussent parfois vers des comportements pouvant impacter négativement leur santé’’.
Elle évoque également d'autres défis, notamment les infections sexuellement transmissibles, en particulier le VIH, car les données montrent que la majorité des nouvelles infections concernent des jeunes. Un autre facteur déterminant impactant la santé reproductive des jeunes est la pauvreté. ‘’Si une jeune fille ou un jeune garçon n'a pas les moyens de subsistance, cela peut les conduire à adopter des comportements nuisibles à leur santé’’, a-t-elle confié.
C'est pourquoi elle estime qu'au-delà de la sensibilisation, il est essentiel que la communauté, les jeunes eux-mêmes, les décideurs et les partenaires comprennent l'importance d'investir dans l'éducation des jeunes. ‘’Chaque jeune devrait acquérir une compétence qui lui permettra de subvenir à ses besoins, au-delà de l'accès à des études supérieures’’.
Elle insiste sur le fait que même avec une politique de gratuité, il est crucial que les gens aient les moyens de payer pour les services. ‘’Nous savons que tout n'est pas gratuit et qu'il est nécessaire d'avoir un système de tiers payant. Il faut donc sensibiliser et inciter les filles et les garçons à aller à l'école et à y rester le plus longtemps possible. Chacun d'eux, selon ses besoins ou ambitions, doit pouvoir accéder à un métier qui lui permettra de subvenir à ses besoins’’.
‘’C'est ainsi que nous aurons une communauté de jeunes sensibilisés, conscients de leurs droits, capables de se projeter vers un avenir prospère, avec le soutien de leur communauté et de leurs pairs. Les jeunes apprennent beaucoup à travers leurs pairs. Le ‘cercle des jeunes’ a montré son efficacité en sensibilisant sur les grossesses précoces. Nous les encourageons aussi à adopter une sexualité responsable’’.
Madame Mbodji conclut en expliquant que ‘’l'activité sexuelle évolue. Une personne peut s'épanouir de l'adolescence à l'âge adulte, jusqu'à après la ménopause ou l'andropause chez les hommes, à condition de savoir gérer cette activité pour vivre de manière épanouie’’.
CHEIKH THIAM