Les mesures annoncées par Mansour Faye
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a fait, hier, une tournée dans certains endroits du département Dakar touchés par les inondations. Mansour Faye a profité de l’occasion pour annoncer une batterie de mesures.
Les 126 mm d’eau de pluie qui se sont abattus, entre jeudi et vendredi dernier, ont fait très mal à la capitale sénégalaise qui a du mal à s’en relever. D’ailleurs, dans la foulée, le chef de l’État a déclenché le plan Orsec.
Hier, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a fait une tournée pour visiter certains endroits sinistrés. Au terme de la visite, Mansour Faye a confié que l’exercice était de faire l’état des lieux des ouvrages du BRT et ceux réalisés par l’Ageroute. Pour ce qui est des derniers cités, il dit s’être rendu à Yoff, plus précisément à l’hôpital Philippe Maguilène Senghor où il a été constaté des difficultés relatives à l’évacuation des eaux.
Pour pallier cette situation, dit-il, des mesures seront prises pour sécuriser les canaux qui se trouvent dans la zone. Il y aura aussi des discussions avec les services chargés de l’assainissement, à savoir l’Onas, à travers le ministère de l’Eau, pour prendre des mesures durables par rapport à l’exécutoire. Mais dans l’urgence, informe-t-il, l’Ageroute va réaliser des travaux de protection, surtout au niveau de la traversée du canal qui se trouve à hauteur de l’hôpital.
Le deuxième point qui a attiré son attention, lors de cette visite, ajoute-t-il, est que les travaux relatifs au BRT, dans sa composante assainissement, ont mobilisé plus de 15 milliards F CFA. ‘’Nous avons pu noter, dit-il, l’amélioration apportée par rapport à l’assainissement. Aujourd’hui, des points traités au niveau de l’ENA, où nous avons vu qu’il n’y a pas de difficultés particulières. Alors qu’auparavant, c’était des points durs où il y avait beaucoup d’eaux qui s’y accumulaient. La même dynamique a été observée, en face de la RTS où, actuellement, les travaux d’assainissement du BRT ont contribué à une forte amélioration de l’évacuation des eaux pluviales. Cela, nous le constatons le long du corridor du BRT. Ces travaux seront poursuivis, pour davantage apporter la solution par rapport à la lutte contre les inondations’’.
Le ministre s’est ensuite exprimé sur le drame qui a eu lieu, vendredi, avec la mort d’un automobiliste piégé dans sa voiture par les eaux de pluie. Il a déclaré, à ce propos : ‘’Sur la corniche (Ouest) où il y a eu mort d’homme, des mesures fortes ont été prises. Il sera question de mettre en place des barrières de fermeture. Ainsi, en cas de problèmes, elles seront fermées pour empêcher, interdire la circulation et d’éviter des cas d’accident comme la dernière fois. Les travaux vont démarrer incessamment. Des instructions ont été données à l’Ageroute pour démarrer lesdits travaux, puisqu’il y a des mesures de précaution à prendre, vu que la météo a annoncé de fortes pluies. Donc, il faudrait nécessairement que des dispositions puissent être prises pour mettre à l’abri les populations, afin de ne pas s’exposer à des difficultés’’.
‘’Dans le ciel, c’est le bon Dieu qui tient les vannes…’’
En outre, il a insisté sur le fait que l’État, ces dix dernières années, a investi énormément pour l’assainissement, afin d’apporter une amélioration dans la lutte contre les inondations. Car, 40 ans en arrière, poursuit-il, rien n’a été fait, pour ne pas dire que peu de choses ont été faites pour apporter des solutions. ‘’Aujourd’hui, nous pouvons dire qu’il y a des améliorations notées çà et là. C’est le cas vers la mosquée Massalikoul Jinane. Les témoignages des populations ont montré qu’il y a une nette amélioration sur la gestion des eaux pluviales. Non seulement c’est à saluer, mais à poursuivre, car une pluie exceptionnelle peut aboutir à des inondations et quelle que soit la dimension des ouvrages’’, a déclaré le ministre.
Mansour Faye d’ajouter : ‘’Vous savez que le dimensionnement répond à des critères techniques bien définis, mais si un phénomène exceptionnel se produit, comme partout dans le monde, il va falloir trouver des solutions à la portée qu’il faut. D’où le plan Orsec qui a été déclenché par le chef de l’état, l’eau se retire souvent, mais la question à se poser est de savoir son temps de retrait. Ce qu’on appelle le temps de rétention. C’est normal, car quand un volume d’eau important arrive et que le volume d’eau évacué est de faible intensité, il y aura de fortes chances qu’il y ait une accumulation d’eau.’’
Ainsi, il explique que les ouvrages sont dimensionnés pour recevoir une quantité d’eau bien définie. Si c’est exceptionnel, naturellement, l’eau mettra un peu plus de temps pour partir. C’est pourquoi il est d’avis qu’il faut regarder ce qu’il est possible de faire, du point de vue des ouvrages, pour améliorer le temps d’évacuation de l’eau. D’où la question des exécutoires à revoir, dans le cadre du Programme décennal de lutte contre les inondations, dans sa phase 2023-2033.
‘’Partout ailleurs où des ouvrages ont été réalisés, nous avons constaté une nette amélioration. Il va falloir continuer maintenant ces efforts-là, en termes d’ouvrages. Mais ça ne va jamais se régler définitivement. Il faudrait que tout le monde le sache. C’est des ouvrages ; c’est technique. Dans le ciel, c’est le bon Dieu qui tient les vannes et il les ouvre quand il veut en termes de quantité. Cela ne dépend pas de nous, en réalité. Mais ce qu’il y a lieu de faire est d’apporter des solutions d’urgence et durables. L’État est dans cette dynamique-là’’, assure le ministre Mansour Faye.
CHEIKH THIAM