MALADIE MYSTERIEUSE DE PÊCHEURS
215 cas identifiés dans le département de Mbour
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Depuis quelques jours, une mystérieuse maladie est en train de faire des victimes, principalement parmi les pêcheurs. Décelée, d’abord, à Thiaroye, puis à Saint-Louis, la maladie a fait son apparition à Mbour, Ndayane et Joal.
Après Thiaroye et Saint-Louis, Mbour et Ndayane enregistrent des cas de la mystérieuse maladie qui crée l’émoi au sein de la communauté des pêcheurs. Il s’agit de 11 cas recensés et déclarés au quartier Golf de Mbour, 4 à Joal et 200 à Ndayane. Ce sont tous des pêcheurs qui étaient partis en mer pour trouver du poisson. Pour les cas de Joal, ils étaient à bord de deux pirogues chargées chacune d’une dizaine de pêcheurs. Les quatre ont déjà présenté les symptômes et leur statut a été confirmé, au moment où les autres - dont les résultats sont attendus - restent encore dans le doute. Leurs chances d’échapper à cette infection restent minimes, selon certaines personnes. Une nouvelle maladie dont les victimes montrent des symptômes sur la peau avec des boutons et la couleur rouge des yeux.
Le président du Comité local de pêche artisanale (CLPA) confirme que la maladie est bien présente dans la commune de Mbour, à Ndayane et à Joal-Fadiouth. ‘’Depuis la semaine dernière, nous avons des cas dans la commune de Mbour et dans le département, précisément à Ndayane et à Joal’’, déclare Ndiaga Cissé. Même si les causes de la maladie qui affecte la peau et les yeux ne sont pas encore déterminées, les premières spéculations sont orientées vers un produit chimique qui serait déversé aux larges des côtes sénégalaises par un navire.
A en croire le président du CLPA de Mbour, les gens ‘’parlent d’un navire qui se trouve en mer qu’ils croient déverser des liquides chimiques. Mais ce qu’on a constaté, c’est que les pêcheurs touchés sont ceux qui utilisent les filets, en particulier les mono-filaments et pas les ligneurs’’.
Toutefois, il émet des réserves sur de telles informations. Même s’il reste à déterminer la cause de cette pathologie, il convient de sensibiliser davantage les pêcheurs à prendre encore plus de précautions. Il révèle : ‘’La gendarmerie de l’environnement nous a instruits de descendre sur les plages et de sensibiliser les acteurs pour qu’ils puissent prendre des précautions, afin d’éviter la contamination. On avait demandé aux victimes de se rendre chez les sapeurs-pompiers pour les diagnostics, afin d’en savoir plus sur les causes. Ils sont, par la suite, rentrés chez eux’’, laisse-t-il entendre.
A l’en croire, il appartient aux autorités médicales de procéder à des prélèvements et à des analyses, en vue de tirer cette affaire au clair. ‘’Cela nous édifiera sur le phénomène, si l’eau est polluée ou si c’est le fond marin ou encore, s’il s’agit d’une contamination de l’eau en surface’’. Il estime que, si rien n’est fait, le pays est exposé à des risques de problèmes de santé publique, mais aussi et surtout, d’une infection des ressources halieutiques qui va impacter populations et exportateurs de produits halieutiques vers l’Europe.
Ndiaga Cissé informe aussi d’une rencontre du Réseau national des CLPA à Ngaparou où ils discutent de la gestion des petits pélagiques. Les acteurs de la pêche, regroupés dans cet organe, dit-il, vont nécessairement échanger sur ce phénomène qui commence à faire ses premières victimes dans les zones côtières.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)
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