Publié le 4 Jul 2016 - 15:04
MALI AFFAIRE ATT

Le dénouement ?

 

On joue les prolongations dans le dossier brûlant de l’ancien Président malien Amadou Toumani Touré, exilé à Dakar depuis 2012 après avoir été évincé du pouvoir par Amadou Sanogo. Même si ce dernier a été dégradé et envoyé en prison, ATT reste une patate chaude entre les mains de l'actuel Président Ibrahim Boubacar Keita alias IBK qui, selon toute vraisemblance, n'est plus opposé au retour de l'illustre hôte du Sénégal devant lequel se dresse un obstacle majeur.

Car, aujourd’hui âgé de 67 ans, ATT est menacé de poursuites pour "haute trahison" depuis la fin de l'année 2013. Le discours nationaliste de Sanogo selon lequel ATT a favorisé l'occupation des djihadistes et des rebelles Touaregs s'est en effet enraciné auprès des jeunes et d'une partie de la classe politique malienne qui veut, à tout prix, obtenir la traduction en justice d'ATT. La commission parlementaire malienne devant statuer sur le sort de l’ancien président ayant consigné les résultats de son enquête dans un rapport, il était question d'examiner le document il y a deux jours.

Seulement, au-delà de la division de la classe politique malienne de tout bord, des signaux clairs indiquent que le Président Ibrahim Boubacar Keïta et son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) majoritaire à l'Assemblée nationale malienne, évitent soigneusement ce dossier dont l’examen a d'ailleurs été renvoyé à une session ultérieure de l'Assemblée. D’ailleurs, le président ne veut plus d’un procès contre ATT et l'a confessé à demi-mots lors d’une interview au magazine Jeune Afrique en décembre 2015.

"Je n’y suis pour rien. Je ne fais pas partie de ces politiciens dont ATT pouvait craindre les jeux troubles", avait commenté IBK. Et en février 2015, quand la mère adoptive de l’ancien Président malien exilé à Dakar est décédée à Mopti, IBK l’a appelé pour lui présenter ses condoléances.

En attendant le dénouement de son dossier, ATT reste dans son silence de mort observé depuis sa chute. Une stratégie de communication adoptée aux fins de ne pas ruiner les chances existantes de trouver un accord avec IBK.  Car au Mali, beaucoup croient désormais qu’ATT n’est pas pire que Sanogo ou IBK. 

 

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