''Je devais être là depuis longtemps''
Installé hier dans ses nouvelles fonctions, Mamadou Sy, nouveau membre du Conseil constitutionnel révèle qu’il devait occuper ce poste depuis longtemps. Pour des raisons qu’il dit ignorer, ce processus aurait été retardé.
Le Conseil constitutionnel a un nouveau membre en la personne Mamadou Sy qui remplace Chimère Malick Diaw. Le nouveau ''Sage'' a prêté serment vendredi 9 novembre 2012, devant ses quatre autres collègues. Il signe ainsi son retour dans cette institution après y avoir siégé en 2002. ''Je suis animé par un sentiment de fierté, d’être revenu à la maison'', a confié M. Sy, tout en remerciant tous ceux qui l’ont soutenu dans l’''épreuve'' qu’il a traversée ces dernières années. ''Je devais être là depuis longtemps, je n’ai pas été reconduit'', a-t-il révélé. ''A l’époque, je devais être nommé membre titulaire, ça n’a pas été fait pour des raisons que j’ignore'', a-t-il expliqué sans entrer dans les détails.
Aujourd’hui réhabilité, M. Sy entend jouer sa partition au niveau de cette haute juridiction qui a été au coeur d'une grosse controverse suite à la validation de la candidature de Me Abdoulaye Wade à la dernière élection présidentielle. ''Je ferai de mon mieux pour que le Constitutionnel soit beaucoup plus crédible'', a-t-il promis. Du reste, Cheikh Tidiane Diakhaté, président du Conseil constitutionnel, n’en doute point puisque que son collègue ''n’est pas en terre inconnue''. ''Je demeure convaincu que votre orientation est à la dimension de votre ambition. J’ai eu l’occasion d’apprécier votre persévérance dans l’effort et votre volonté à toujours été de bien faire et c’est un gage d’assurance. A l’instar de mes collègues, je suis persuadé que le Conseil doit profiter de votre expérience'', a ajouté M. Diakhaté.
Parcours
Mamadou Sy affiche un parcours brillant. Instituteur pendant quelques années, il intègre par la suite le corps de la Police par concours. Mais cela ne sera que de courte durée puisque cet ancien commissaire de Police sera admis à l’École nationale d'administration et de magistrature (ENAM, actuel ENA). A sa sortie, ce magistrat-inspecteur sera nommé président du tribunal régional de Dakar puis de Louga. L'homme gravit vite les échelons car, il est promu procureur de la République. Son sérieux le conduira plus tard au ministère de l’Enseignement supérieur où il occupe le poste de Directeur de cabinet. Docteur en Droit public, M. Sy a été auditeur à la Cour suprême et expert juridique à l’Organisation de l’unité africaine (OUA) devenue Union africaine (UA). A la faveur de la coopération entre le Sénégal et les Îles Comores, il sera nommé conseiller juridique du président des Comores pendant 17 ans, avant d'y occuper la chambre de la Cour suprême. De retour au bercail, il atterrit au poste de secrétaire d’État puis à celui de président de section du Conseil d’État. En 2002, il intègre une première fois le Conseil constitutionnel pour terminer le mandat d'Abdoul Aziz Ba décédé. Mamadou Sy a reçu plusieurs distinctions dont l’Ordre national du Lion, le Commandeur de l’ordre national des Comores.
DAOUDA GBAYA
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