Mamour Guèye risque deux ans de prison
Lors de sa session d’hier, le tribunal de grande instance de Mbour a statué sur le cas d’un évadé ayant profité d’une mutinerie. Le procureur a requis deux ans de prison à son encontre.
C’est une peine de deux ans de prison que risque encore Mamour Guèye. Agé de 26 ans, il avait été arrêté en 2020 et condamné à deux ans de prison ferme pour des faits d’association de malfaiteurs et vol de bétail. Alors qu’il avait déjà purgé sept mois de sa peine, le détenu avait profité de la mutinerie, le 5 mars 2021 à la Maison d’arrêt et de correction de Mbour, pour se faire la malle.
‘’J'étais à l'infirmerie ; j'avais une plaie au pied. Ce jour-là, j'ai entendu des cris dans la cour de la prison. Je suis sorti pour m'enquérir de la situation et j'ai vu que les prisonniers étaient en train de se battre avec les gardes pénitentiaires. La porte était grande ouverte. J'ai vu des détenus qui fuyaient, j'en ai profité pour partir’’, a-t-il expliqué à la cour pour justifier sa fuite.
Il avait ainsi interrompu une détention qui devait prendre fin en novembre 2022, pour se rendre à Dakar et s’y terrer un moment avant de rebrousser chemin vers la capitale de la Petite Côte.
Entretemps, l’évadé de prison s’est refait une nouvelle vie. En effet, il s’est marié et sa femme est en état de grossesse. Dans la même période, il s’est payé une voiture et a commencé à travailler comme taximan. D’ailleurs, c’est à cause de cette voiture qu’il a été repéré, le 6 février dernier, alors qu’il était en train de faire la vidange dans une station-service en ville. Il a été reconnu par les gardes de la Mac. Mamour Guèye a été repris et arrêté.
Hier, au terme de son réquisitoire, le procureur a requis une peine de deux ans de prison.
Mais les avocats de la défense ont sollicité une application humanitaire de la loi. ’’Il avait acheté une voiture et était rentré dans la normalité. Il s'est marié et attend un enfant. Je prie Monsieur le Juge de lui faire une application extrêmement humanitaire de la loi’’, a demandé Maître Abdoulaye Tall qui trouve la peine requise par le procureur Djité assez sévère pour un fugitif qui commençait à revenir à la vie normale.
Dans la même veine, Maître Fadel Fall a plaidé pour que le tribunal soit très indulgent à l’égard de son client. À l’en croire, ‘’l'occasion fait le larron. Il a eu une marge très petite de réflexion. C'est un fait spontané, pas une évasion planifiée’’, a soutenu la robe noire.
Le délibéré est fixé au 21 février 2023.
IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)