Publié le 19 Aug 2015 - 17:37
MEDIACHRONIK PAR MAME TALLA DIAW

Questions de pertinence et d’à-propos…

 

Etait-il pertinent ? Avait-il de l’à-propos ce sujet sur les mariages mixtes traité par la Radio Futurs médias, prenant prétexte du meurtre de la Sénégalaise Fama Diop par son époux espagnol Manuel Sanchez ? Un prétexte, une orientation et une extrapolation quelque peu gênants en ce que nombre d’unions entre deux époux de races différentes (encore que la mixité conjugale n’est pas que raciale) sont présentées, aussi bien par le présentateur du journal en français de Rfm que la présentatrice du journal en wolof, comme fondées sur le calcul, l’intérêt matériel, pécuniaire…

Et le correspondant à Mbour de la même radio en ajoutera une couche en montrant du doigt ces mariages entre vieux blancs et jeunes sénégalaises et entre jeunes africains et blanches  du 3ème âge. Il y a eu d’autres témoignages non pas de personnes mariées sous ce ‘’format’’, mais de commentaires sentant la stigmatisation. C’est cela façonner et orienter un regard déjà suspicieux sur les conjoints de races différentes ; et aussi sur la Petite Côte où se voient en nombre important ces personnes dont les cœurs ont franchi voire abattu les barrières raciales pour n’obéir qu’aux raisons du cœur.

Le conflit, le divorce, le meurtre… ne sont pas propres aux couples mixtes ; il y a des réussites louables dans ces unions. Ne l’oublions pas. La déchirure meurtrière dans un des ménages de ce type n’est pas la preuve de la non-viabilité de la mixité.

Etait-elle pertinente ? Avait-elle de l’à-propos cette non-révélation de la mère de la défunte Fama Diop, affirmant dans la presse que ‘’Manuel Sanchez était musulman’’ ? Cette tragédie familiale est assez poignante pour qu’une des familles éplorées ait besoin de justifier une union qui a viré au meurtre conjugal et donner des gages post-mortem à une société réticente face à la mixité religieuse. Le débat n'est pas cela  ni là. Que M. Sanchez ait été musulman ou autre ne devrait pas être le débat dans ce suicide et ce meurtre aux mobiles mal établis et que les uns et les autres (en dehors des enquêteurs assermentés) doivent avoir de la retenue et savoir raison garder.

Etait-il portugais, espagnol ou encore de  quelle autre nationalité, Manuel Sanchez, meurtrier de son épouse sénégalaise ?  Les journaux ont divergé sur l’origine nationale de Sanchez. La cause de cette confusion est, peut-être, dans le nom aux consonances bien ibériques. ‘’Deux nationalités pour un seul homme’’, s’étonnera d’ailleurs le présentateur de la rubrique ‘’Critiques-Médias’’ de Rfm qui fera intervenir le formateur en journalisme Ibrahima Bakhoum qui rappellera que la cause de cette méprise est une précipitation et une rigueur défaillante dans la collecte de l’information. ‘’Mieux vaut être le dernier à donner une information vraie que le premier à donner une information fausse’’, a conseillé M. Bakhoum. A méditer, absolument !

Même oustaz Taïb Socé, le prêcheur de la Rfm, y est allé de sa leçon aux journalistes en leur enseignant qu’il y a une éthique religieuse dans la collecte et le traitement de l’information. Son ‘’khoutba’’ du vendredi 14 août portait sur ce thème. Ce fut instructif.

Confusion de personnes aussi dans la présentation des personnes à l’écran de la RTS 1. Dans un reportage sur ‘’les ruines de Ponty’’, l’ancienne et mythique Ecole normale d’Afrique occidentale française sise à Sébikotane. L’écritel décidément capricieux a présenté deux personnes bien distinctes, mais portant le même nom et issues de la même promotion ! Ce n’est que plus tard que l’on saura que l’un des anciens normaliens est plutôt Mamadou Kandji. L’écritel est un service qui a son importance et son rôle dans la présentation du journal télévisé ; il donne des informations  et peut aider à la compréhension de ces dernières par les téléspectateurs.

Vive le réflexe citoyen qui a produit la photo (tout aussi citoyenne) qui a dénoncé le comportement scandaleux d’un taximan ayant emprunté une passerelle pour contourner un embouteillage sur l’autoroute à péage. L’automobiliste à l’astuce délictueuse était en jugement, hier, par un tribunal à Dakar (le procès a été renvoyé à vendredi prochain). Et voilà que s’ouvre une nouvelle ère contre les prédateurs et autres braconniers de la rectitude ! Cela n’a point été de la délation d’avoir photographié le honteux taximan, cela a plutôt été citoyen que de l’avoir désigné à la vindicte de la loi. Et aussi que cela a pu paraître curieux d’entendre et de lire d’étonnants individus argumenter qu’il ne faut pas limiter les poursuites à Diop-Taximan, mais aussi il faut sanctionner d’autres automobilistes qui ont commis le même délit. Ok, c’est juste, mais tant que  l’indentifiable par la plaque d’immatriculation c’est Diop, la loi peut s’offrir celui contre qui elle a des preuves. En attendant de pouvoir le faire contre d’autres, les autres, tous les autres, ailleurs…

 

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