Publié le 15 Mar 2023 - 16:18
MEETING AUX PARCELLES-ASSAINIES

Sonko se dit prêt pour l’affrontement

 

Le leader de Pastef/Les patriotes déclare la guerre à ceux qui se mettront sur son chemin. Adulé par la foule, en marge du meeting d'hier, Ousmane Sonko, qui a des embrouilles avec la justice, invite ses militants à être prêts pour un éventuel affrontement.

 

''Êtes-vous prêts ?''. C'est par cette question adressée à ses nombreux militants et sympathisants que le leader de Pastef/Les patriotes a ouvert son discours, lors du meeting d'hier. C'est pour leur annoncer qu'il est prêt à en découdre avec ses adversaires politiques. Un combat sans répit. ''Maintenant, si nous débutons le combat. Il n'y aura plus de recul. Et il ne prendra fin que lorsque Macky Sall décidera de quitter le pouvoir'', indique Ousmane Sonko.

''Pour cette raison, si vous n'êtes pas prêts, il faut le dire et nous allons laisser Macky Sall faire ce qu'il veut. Au cas contraire, vous comme moi devons être prêts à y laisser notre vie'', poursuit-il devant une foule immense.

En effet, il considère que ce n'est pas à travers la négociation que Macky acceptera de quitter le pays. ''Il ne respecte personne. Ce qu'il connaît, c'est le rapport de force. Si nous ne nous battons pas, il nous piétinera tous'', dit-il. ''Je me battrai jusqu'au bout'', insiste celui qui a un procès demain contre Mame Mbaye Niang.

D'après lui, Khalifa Sall avait été confronté à la même situation, mais il voulait monter aux Sénégalais qu'il est un homme d'État et qu'il croit aux institutions. ''On l'a empêché d'être candidat. C'est pour cela que moi, je m'en fous des institutions et de la justice de Macky Sall. C'est eux les hors-la-loi. Ils ont mis la loi, les institutions et la République au service d'un parti politique'', peste Sonko. ''Aux hypocrites qui disent que je ne suis pas un homme de paix, je leur dis que j'assume'', ajoute-t-il.

D'après Ousmane Sonko, le pays traverse des moments historiques. Ainsi, il demande au peuple de prendre son destin en main, promettant de changer de manière drastique le Sénégal en 2024.

Le leader de Pastef estime que Macky Sall veut empêcher certains politiques à se présenter à la prochaine élection présidentielle. À onze mois de l’élection, lui, dit-il, est pour le moment candidat. Ce n'est pas encore le cas pour certains comme Khalifa Sall. ''Nous n'accepterons plus que Macky choisisse qui sera candidat et qui ne le sera pas'', dit Sonko, invitant les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales.

Avant de menacer les magistrats. ''Un magistrat qui ose empêcher un homme politique d'être candidat aura du mal à rester dans ce pays. Le Sénégal n'appartient pas aux magistrats. Je ne leur dirai pas de craindre Dieu, parce qu'ils s'en foutent. Mais la loi est celle du peuple. Force restera au peuple sénégalais'', prévient-il.

Recrutement de milices

Le principal opposant de Macky Sall dit détenir des informations selon lesquelles l'actuel régime recrute des milices. À ses militants, Sonko les ordonne se rester sur leurs gardes. ''Le jour où les milices vous touchent, attaquez-les jusque chez eux'', dit-il. Le leader de Pastef ajoute que les forces de défense et de sécurité ont connaissance de l'existence de milices et de leurs identités. ''Certains sont dans la police, déclare Ousmane Sonko. Qui a lancé un appel à l'armée sénégalaise. Cette dernière doit être aux côtés du peuple, selon lui. ''L'armée est républicaine. Elle demeure, mais les présidents passent'', souligne le maire de Ziguinchor. ''L'armée est aimée par tous les Sénégalais. Elle a longtemps sauvé le pays. Elle est le salut du Sénégal. On se rappelle la lettre du général Jean Alfred Diallo au président Senghor : ‘L'armée ne te laissera jamais marcher sur le peuple''’, poursuit-il.

Et de préciser : ''Quand on parle de 'gatsa-gatsa', on s'adresse aux membres de l'APR.''

PROCES DE L’AFFAIRE PRODAC

« Personne ne choisira mon itinéraire à ma place ! »

‘’Le 14 (Hier – Ndlr), on a tenu notre meeting contre vents et marées. Les mots d’ordre tiennent en ceci : le 15 (aujourd’hui – Ndlr), on tient des meetings sur l’ensemble du territoire national ; le 16 (demain – Ndlr), manifestations sur tout le territoire national. Et je les préviens : personne ne choisira mon itinéraire à ma place.

Qu’ils se le tiennent pour dit. Je passerai par où bon me semble dans Dakar et à mon rythme. Le 16, ce sera le jour d’une audience publique et je demande à tous ceux qui sont ici présents de venir en masse au tribunal. Que personne ne puisse vous interdire d’y accéder. Le 16, ils ne pourront pas juger ceci Ndlr –en désignant la grande foule devant lui). Nous récusons le juge car c’est leur ami et leur parent. Ils l’ont choisi à bon escient. Le 16, levez-vous tôt et venez m’accompagner au tribunal’’.


MEETING DE YEWWI AUX PARCELLES-ASSAINIES

Une mobilisation exceptionnelle

Une mobilisation impressionnante. Hier, Yewwi Askan Wi a réussi le pari de la mobilisation, lors de son meeting organisé au terrain Acapes des Parcelles-Assainies. 

On se serait cru dans une ambiance de célébration d'une victoire de l'équipe nationale de football sénégalaise, en marge d'une finale de la Coupe d'Afrique des nations remportée. Le terrain Acapes des Parcelles-Assainies a refusé du monde, hier. Les militants et sympathisants de la coalition Yewwi Askan Wi, notamment de Pastef et du Pur, ont massivement répondu à l'appel de leurs leaders pour un méga meeting.

Parés des couleurs de la nation, munis de leurs sifflets ou vuvuzelas, ils ont très tôt envahi les lieux, bravant toutes contraintes. Certains y ont même passé la nuit, pour ne rien rater de l'événement.

Méga meeting ? Oui ! Le pari de la mobilisation réussi, il a été difficile de se frayer un chemin. Beaucoup ont dû aller sur les terrasses des immeubles surplombant le terrain Acapes pour assister à la rencontre au cours de laquelle, comme à l'accoutumée, le leader de Pastef a été la vedette. Arrivé vers 19 h moins le quart, un accueil triomphal lui a été réservé.

Son nom a été acclamé durant toute la période du meeting, son image exhibée partout. Lorsqu'il a pris la parole, les militants semblaient tomber en transe. Une ambiance bon enfant qui a rassuré le principal opposant de Macky Sall.

Malgré cette réussite, les difficultés organisationnelles étaient au rendez-vous. Ce qui est compréhensible, vu la foule immense. Ainsi, il faut noter que le député Guy Marius Sagna et le maire de Yoff sont restés debout durant toute la rencontre. Et il y a eu quelques disputes. Car plusieurs personnalités influentes, qui sont arrivées sur les lieux, sont montées sur l'estrade avec leur délégation et sécurité. Or, le podium ne pouvait pas accueillir tout ce beau monde.

Ainsi, mis à part le maire de Guédiawaye, Ameth Aïdara, les leaders politiques n'ont commencé à faire leur apparition que vers 18 h. À cet effet, ils ont largement dépassé l'heure autorisée par le préfet (19 h). Provocation ou problème organisationnel ?

Tout compte fait, le terrain Acapes s'est révélé trop petit pour accueillir un meeting de Yewwi.

BABACAR SY SEYE

 

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